Bill LaBounty
Bio
William dit « Bill » LaBounty fait parti de cette race d’artiste rare et discret qui se fait rare sur le plan discographique avec six albums studio en 40 ans. Sa carrière est jalonnée d’allée retour entre son Tennessee d’adoption et de brèves incursions en Californie car, en contrat avec Warner Bros, il ne renie pas les studios de Los Angeles pour mettre en musique ses compositions. Auteur-compositeur-interprète, mais aussi claviériste confirmé, son travail est toujours reconnu par les artistes pour lesquels il a écrit ou composé et par ses pairs qui chantent et qui se produisent sur le même registre que lui ; le soft rock.
Natif du Wisconsin, ayant grandi dans l’Idaho, il avait crée un groupe « FAT CHANCE » avec ses amis universitaires. Cette expérience dura le temps d’un album enregistré chez RCA en 1972. Son premier album solo est enregistré en 1975 chez 20th Century Records : « Promised love ». Il impose ce qui deviendra son style : une voix délicatement éraillée sur des mélodies qui fleurent bon l’americana avec des arrangements musicaux standardisés westcoast. Il faut attendre 1978 pour qu’il se fasse connaître du public et des artistes avec les albums ; « this night won’t last forever » puis « rain my life » en 1979 chez Warner Bros. En parallèle, il écrit et compose pour d’autres artistes de d’horizons musicaux variés : pop, country, soul, Bobby Caldwell, Randy Crawford, Gino Vannelli, James Taylor… ce qui lui permet d’accrocher régulièrement les charts avec des singles. Il faut attendre 1982 pour voir sa consécration en tant qu’artiste, car son 4ème album éponyme est un gros succès commercial et est dorénavant considéré comme un grand classique de pop Californien. Les hits "livin’ it up" et " never gonna look back" le révèle à l’international, notamment en Europe et au japon. Le reste de la Décennie, Bill LaBounty se retire de la scène et des studios Californiens pour vivre à Nashville et se consacrer à son épouse. Il n’abandonne par pour autant l’écriture, mais se concentre davantage sur le circuit local des artistes country …En 1991, il revient à L.A. enregistré son nouvel album : « the right direction » en petit comité puis qu’il s’entoure que d’une poignée de musiciens amis. C’est un succès artistique et d’estime, car longtemps attendu, il n’a pas déçu en dépit qu’il ait été édité par un label français. Bill LaBounty se fait trop rare pour l’industrie. Bill LaBounty pourrait leur répondre qu’il écrit et compose dans une autre spatialité que celle des mégapoles urbaines et que le temps est un allié pour trouver l’envie et l’inspiration. Dorénavant, Bill LaBounty est maître du temps, ses albums sont désirés et attendus avec la curiosité d’un audiophile et l’enthousiasme d’un jeune fan, mais ne laisse jamais indifférent.
Discographie vinyle
- Promised love (20th Century records 1975)
- this night won’t last forever (Warner 1978)
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Mon avis : Album au cœur de la discographie d’un soft rockeur qui se laisse tenté par les opportunités des studios californiens et leur cohortes d’excellents musiciens de session de lui offrir ce qui se fait de meilleur en matière de musique évidemment estampillé westcoast ou AOR. Le résultat est une série de titres d’excellentes factures bien manufacturés dont le hit "livin’ it up" calibré pour les radios. Un compromis est réalisé selon les titres entre le rock intimiste et la variété édulcorée pour satisfaire les publics urbains et ceux de l’Amérique « profonde ». Russ Titelman, le producteur, est l’homme de la situation, déjà expérimenté, il sait faire le lien entre les aspirations artistiques de Bill et les attentes d’un public mainstream. Le jeu de musiciens ne mérite pas que l’on s’y attarde davantage, en grands professionnels qu’ils sont, ils jouent parfaitement les compositions adaptées de Bill LaBounty dont déjà sont devenus de grands classiques repris par certains ou qui en ont inspiré d’autres.
Mon avis : Un nouvel album de Bill Labounty est une bonne nouvelle mais quand il survient 9 ans après le précédent, c’est un évènement en soi. Avec un budget de production limitée, quelques amis musiciens qui lui sont resté fidèle, Bill LaBounty nous propose ses nouvelles compositions. L’album « the right direction » a été enregistré à Los Angeles en 1991 et il est à la hauteur des attentes. Dès l’ouverture, on entend le parti pris de le faire sonner comme une session live bâtie autour d’un noyau rythmique ; une vraie batterie percutante, des guitares rythmiques sèches ou strates mises en avant et de solos plus feutrés, un jeu de basse virtuose et quelques nappes de claviers maitrisées, dont l’immanquable DX7 de l’époque. Le rêve de grands espaces est évoqué avec "the right direction" ; ballade langoureuse et "Mr O" prolonge cette envie de californie sur un mode plus groovy. "be there" semble représenter le summum en terme d’écriture, de jeu des musiciens et d’interprétation pour Bill qui montre qu’il n’a rien perdu de sa superbe et qu’il est encore dans le coup. Warner Bros ne l’est plus puisque la diffusion et la distribution de cet album a été confié à des petits labels pour format CD et un petit label français pour l’édition vinyle plutôt rare.
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