BY ALL MEANS

by all means - lynn roderick - jimmy varner - billy sheppard

BIO

BY ALL MEANS fait parti de ces quelques groupes qui ont si brillamment porter le flambeau d’un courant musical alors déclinant jusqu’à ses derniers retranchements au début des années 90. Dans un contexte musicale qui voyait l’émergence du rap d’un coté et de la dance de l’autre, by all means a vaillamment défendu les couleurs de la funk et de belle manière. Le trio originaire de Los Angeles comprend Lynn Roderick et Billy Shepard aux chants et Jimmy Varner aux claviers. Lynn Roderick a déjà entamé une carrière d’actrice dans les série Moonlightning et Cagney et Lacey, alors que Billy Sheppard était membre des Skool boyz. Lynn Roderick et Jimmy Varner ont accompagné Bill Withers en tourné en 1985. Repérés, le producteur Stan Sheppard décide de les associer à son frère Billy dans un trio soul funk moderne et contemporain.

En 1988, l’album « by all means », qui renferme plutôt des ballades luxueuses et passionnées, n’a pu fournir à la toute jeune association qu’un seul et modeste hit « I surrender to your love », le reste ne suscite qu’un vague intérêt par son passage en radio et pour le clip. Le deuxième album « beyond a dream », une production ambitieuse, ne semble dédié qu’à un public averti, car excepté la reprise de Marvin Gaye « let’s get it on », l’album ne renferme pas de hit potentiel susceptible de faire l’unanimité du public en dépit d’un contenu très travaillé sur la forme et novateur dans les arrangements. Le trio collabore aussi comme musicien sur les albums de Gerald Alston et Gene Rice qui portent la griffe du quatuor si l’on tient compte du producteur Stan Sheppard. En 1992, le trio quitte Island pour Motown, ce qui est en corrélation avec le contenu soul groove de leur troisième et ultime album « It’s Real ».

Discographie

Face 1 Face 2
Let’s get it on Stay with me tonight
Do you remember Point of view
Early fall I’d rather be lonely
Tender love The more you give, The more you get
I think I fell in love I know you well

Mon avis : Si l’album n’a pas rencontré un public large, c’est que vraisemblablement les enjeux pour le groupe étaient bien au delà des réalités musicales (et commerciales) du moment comme l’annonce si justement le titre. La richesse musicale, exceptionnelle pour l’époque dans ce registre, est prise en charge par une programmation haut de gamme et variée, une prestation de quelques pointures funk ; Charles Fearing, Gérald Albright, Wayne Linsey (MAZE), un enregistrement à la pointe de la technique analogique. Le résultat sont des titres qui mettent en scène, comme dans une arène, un trio qui semblent lutter pour leur survie tellement ils sont bon. « let’s get it on » est une reprise soul mise sous forme d’une ballade swing ; elle conserve le souffle originel tout en orientant le titre vers une modernité instrumentale luxueuse et plaisante à écouter. « do you remember » et « tender love » sont des morceaux titres plus conventionnellement funk à la technique très poussée. « I think I fell in love » et « I know you well » à la structure plus classique, nous transporte dans une ambiance soul jazzy très classe. Les chœurs fonctionnent comme un écho qui renforce la force expressive de l’interprétation puissante et vibrante de Billy, sensuelle et nuancée de Lynn. Rarement un album n’a eu un titre aussi évocateur.

 

Face 1 Face 2
Love lies In your arms
The feeling I get I wanna be loved
Don’t change Say you’ll never leave me
Tonight Never give up
Ain’t nothing like a real thing Hello Goodbye

Mon avis : Après « beyond a dream », BY ALL MEANS met encore la barre un peu plus haut en s’appropriant cette fois l’âme soul qui hante les studios d’enregistrement de la Motown. Sans renier la sophistication funk qui le griffe, il use un peu moins de la programmation et des synthétiseurs pour faire ressortir le jeu acoustique des musiciens à contre courant du moment mais finalement plus dans la modernité avec le recul. « Love lies » et « the feeling I get » sont des ballades soul jazzy qui mettent plus en avant les performances vocales de Lyn et de Billy que la technicité des arrangements. La reprise « ain’t nothing like the real thing » et « say you’ll never love me » sont transformés en une réminiscence groove swing quasi miraculeuse vu la complexité rythmique déployée et la difficulté à adapter des mélodies soul en groove authentiques. Quelques titres faisant plus de place à la programmation raviront les fans des albums précédents. En sortant par la grande porte avec « It’s real », BY ALL MEANS prouve que l’inspiration et la fidélité est une idée moderne fut-elle non payante et que la reconnaissance vient quelquefois bien après ou la consolation d’avoir quelque part marqué de son emprunte la grande histoire de la musique soul funk…à son niveau.

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