Kimiko Kasaï a commencé sa carrière au japon comme chanteuse de jazz au début des années 1970. Durant cette décennie, elle collabore avec les plus grands noms du jazz; Gill Evans, Billy Higgins, Mal Waldron, Stan Gets tout en travaillant avec l’élite de la scène jazz japonaise. Elle se produit dans des festivals internationaux de jazz aux Etats Unis et en EuropeEn 1978, elle part vivre aux Etats-Unis. Elle sort en 1979 un album jazz funk « butterfly » avec la participation de Herbie Hancock aux claviers. L’alchimie entre la voix sensuelle de Kimiko et la fougue du leader du groupe THE HEADHUNTERS prend sous la forme d’un mix jazz funk fusion qui sans atteindre les sommets du genre permet à Kimiko de réussir honorablement sa transition vers le funk. En 1982, avec son compagnon puis son mari, le producteur de Westcoast Richard Rudolph, elle sort l’album « Kimiko » avec un son funk californien bien marqué qui met en valeur le glamour de l’artiste. Quelques ballades sont en clin d’œil au jazz.
Ils réitèrent en 1984 dans le même esprit avec « love talk » un condensat de westcoast un peu cliché et surfait en dépit de la crème des musiciens de la côte Ouest qui l’accompagnent. La même année sort « new pastel » une production mixte US/japonaise de haut niveau qui met davantage l’accent sur sa performance vocale sur des titres funk au parfum jazzy. L’année suivante, « watching you » ne renouvèlera pas le même exploit, l’album plutôt bâclé artistiquement sert de contenu ou de prétexte à un concert construit autour de la prestation haut en couleur de Kimiko. En 1987, « perigo A noite » album électro pop contient des titres chantés en Japonais mais ne brille pas par son originalité. Après un album pop puis un retour au jazz glamour, Kimiko s’est retiré de la chanson. Elle vit toujours en Californie mais elle consacre son temps et sa passion à la joaillerie et aux pierres précieuses où elle conçoit et commercialise des bijoux sous sa propre marque « kimiko by KIMIKO ».

Mon avis : Kimiko Kasai et son équipe réussissent le coup de force de porter « new pastel » au niveau des standards des meilleures productions américaines du genre. Enregistré au japon, l’album bénéficie d’un appui technique pour un enregistrement haut de gamme au service d’un noyau dur rythmique conçu autour du trio Ricky Lawson / Nathan East / Paul Jackson,jr. Un accompagnement de cuivres lustre l’ensemble et sonne richement « Big Band » sur certains titres.
La performance vocale tout en nuance de Kimiko est époustouflante, elle tient plus d’une appropriation de titres que d’une simple interprétation; « you’ll never know » (reprise de HIGH GLOSS -1982) est le morceau calibré funky de l’album, meilleur que l’original. « Louisiana Sunday afternoon » est un groove jazzy d’une force incroyable ! La présence des synthétiseurs est discrète ce qui laisse le jeu aux musiciens qui s’en donnent vraiment à cœur joie. Le bijou de Kimiko.