Freddie Jackson

freddie jackson

BIO

Freddie Jackson fut une étoile de la soul New Yorkaise du milieu des années 80 jusqu’au début de la décennie 90. Plus ancré dans le registre « smooth  romantic soul », il était aussi capable de séduire un public plus « groove » contemporain avec certains morceaux rythmés plutôt bien ficelés. Freddie Jackson est né en 1956 à Harlem. Comme beaucoup de jeunes noirs de sa génération, il a chanté dès son plus jeune âge dans les chorales gospels. Il y rencontre Paul Laurence avec qui plus tard il fonde le groupe « The Laurence Jones Ensemble » pour se produire dans des clubs de New York. Au début des années 80, il déménage sur la côte Ouest des états Unis pour rejoindre un groupe de funk : MysticMerlin sur leur 3ème album « Full moon » où il y interprète "Mr magician"

En 1983, Freddie revient à New York pour participer aux enregistrements comme voix arrière sur les albums de Melba Moore et de Lillo Thomas produits par son ami Paul Laurence. En 1985, il signe chez Capitol pour un album solo mémorable : « rock me tonight » ; produit par Paul Laurence et Barry J. Eastmond. Le morceau titre de l’album va  foudroyer  les charts et rester six semaine n°1. Son album fut largement ovationné par les critiques des radios. L’ascension dans les charts de "you’re my lady" ; une ballade de l’album fut aussi rapide. Deux autres morceaux de l’album culmineront dans le  top ten  des charts. L’album sera disque de platine ! L’année suivante, il sort son 2ème album « just like the first time » qui, bien que renfermant pratiquement que des ballades, permet encore à Freddie Jackson de placer trois titres en tête des charts dont l’excellent "jam tonight". Il sera à nouveau disque de platine. Il acquiert la réputation de Mr smooth. L’élan ne s’étant pas beaucoup ralenti, il signe en 1988 son 3ème album « Don’t let love slip away » où apparaît en solo l’excellent saxophoniste Najee qui donne un cachet smooth jazz au morceau titre de l’album. Il place "Hey lover" en tête des charts. En 1990, sort « Do me again ». En dépit d’un accueil mitigé des critiques qui lui reprochent de trop ressembler aux albums précédent, « do me again » est un succès ; « main course » frôlera la première place des hits. En 1992, pris dans la contradiction entre faire plaisir à ses fans et chercher une reconnaissance musicale plus large, Freddie Jackson sort « time for love » avec des morceaux  smooth, mais aussi avec d’autres d’inspiration jazz, dont la reprise du classique "Me and Mrs Jones" de Billy Paul. Le dernier titre est une ballade pop californienne concocté par Richard Marx. Le succès ne fut pas cette fois ci au rendez vous. En 1994, il signe chez RCA pour « here it is » ; un album hybride avec des morceaux romantiques à sa façon et des grooves urbains. Il ne trouvera pas son public ; le goût du public sur le registre glamour ayant évolué entre temps… Après un album de Noël (une tradition aux États Unis), s’ensuit « private party » encore une réminiscence en CD de ce qu’il sait faire déjà… Sporadiquement, Freddie Jackson sort un nouvel album pour ses fans et un nème best of. Même si le meilleur de sa carrière est derrière lui, Il en demeure pas loin comme "the king of smooth"

Discographie vinyle

freddie jackson - rock me tonight

Mon avis : Comme pour beaucoup d’artistes de cette époque, la première cuvée est la meilleure. La voix glamour de l’artiste est systématiquement bien exploitée sur les balades comme sur les morceaux rythmés. L’équipe de production n’ont pas un recours excessif aux facilités techniques qu’offre la programmation, une instrumentation classique confère à l’album un caractère vivant et enjoué. Barry Eastmond apporte une coloration esthétique qui lui est familière sur les claviers et Paul Laurence privilégie dans le morceau phare "rock me tonight" un groove langoureux et tranquille. L’album est relativement homogène dans la qualité et cohérent sur le fond. Pour les amateurs de smooth soul à la sauce New Yorkaise.

freddie jackson - do me again

Mon avis : L’album le plus abouti techniquement et le plus ambitieux musicalement. Goh Hotoda, qui intervient comme ingénieur de son et mixeur sur presque tous les morceaux, leur apporte un cachet remarquable servant avec fraîcheur et présence des mélodies inspirées et une programmation instrumentale new soul pointue avec quelques concessions au hip, hop. L’album gagne en profondeur dans l’ingénierie et les textures du son. La voix de Freddie, tout en nuance, qui mérite plus que jamais sa réputation de  Mister smooth . Un tournant ’90 intelligemment amorcé.

freddie jackson - time for love

Mon avis : Maintenir son statut de « the king of smooth » et accrocher les nouveaux sons urbains de la décennie 90 fut le défit qui s’est posé à Freddie Jackson et ses producteurs. Barry J. Eastmond rempile avec des titres smooth soul taillés sur mesure qui ne renouvellent pas le genre mais pousse encore les manettes de la sophistication des claviers et des arrangements vers un embourgeoisement que permet désormais un budget conséquent alloué à leur production. Joshua Thompson, Gene Lennon et Kenni Hairston ont été missionné de composer des titres néosoul et d’en moderniser la rythmique pour suivre la tendance du moment sans en modifier sur le fond l’esprit soul. Ce qui a empêché ces titres de ne pas trop mal vieillir. La reprise de "Me and Mrs Jones", titre mythique de Billy Paul de 1972, est une tentative pour Freddie Jackson de s’inscrire dans la continuité de la soul mais aussi de se hisser au niveau de la légende. Il relève ce défit avec panache sans égratigner l’œuvre original. "all I ever ask" est une ballade sentimentale classique mais élégante (disponible aussi sur l’album de Najee), où Najee excelle comme toujours au soprano saxophone. Bien interprétée par Freddie, comme elle aurait pu l’être par d’autres interprètes. On remarque deux titres très modernisé sur la fond et la forme. Comme toujours, le mieux étant l’ennemi du bien, Freddie Jackson s’est permis, où le lui a-t-on imposé, d’incorporé un titre westcoast composé et produit par Richard Marx, alors artiste vedette de soft rock du même label ; "live my life without you". Bien que très agréable à écouter, mais sirupeux sur la forme, ce duo passionné avec D’atra Hicks fait un peu too much et n’est pas dans l’esprit soul même contemporain que Freddie Jackson a jusqu’à présent défendu avec brio.

freddie jackson - here it is - Lp
freddie jackson - king of smooth

Mon avis : « il faut que tout change pour que rien ne change.» cette citation convient bien à Freddie Jackson pour son retour en 1994 dans les bacs ou plutôt dans les présentoirs de CD avec « here it is » son nouvel opus. Rarissime en édition vinyle avec un marketing minimaliste, l’édition CD révèle un marketing résolument moderne et léché pour mettre en valeur un nouveau Freddie chic décontracté enfin débarrassé de son bleu fétiche qui va avec son image policée. Nouveau label ; RCA mais toujours rattaché à la société de production Orpheus, du sang neuf avec Christian Warren et d’autres apprentis pas très chevronné, il faut le reconnaitre, de new R’nB ou de new jack swing de la scène urbaine N.Y. Mais il y a aussi les anciens ; Paul Laurence, Lillo Thomas qui sont au rendez vous entre collaborations amicale et la nécessité pour Freddie de ne pas trop s’éloigner de ses standards. A présent expérimenté en matière de programmation, Paul Laurence signe ici ses plus belles compositions. L’album au contenu un peu court, pas de musiciens conventionnels mais que de la programmation au synthé, pouvait faire craindre le pire…En fait il n’en est rien puisque le cœur de l’édifice repose sur l’interprétation majestueuse de Freddie dont la prise et le rendu de la voix est monté encore d’un niveau. Les titres produits par Paul Laurence révèle une maitrise, une audace en fondant 2 titres en un morceau tout en préservant l’essentiel : l’âme soul qui les habite. Lillo Thomas communie avec eux dans les chœurs, de sa voix à la fois si fébrile et touchante. Cette touche de nostalgie habillée des dernières techniques en pointe en matière de programmation nous rassure et nous projette dans une envie de 90’s. "How does it fell" est aussi un moment fort, ballade soul authentique avec une instrumentation tout autant minimaliste, presque a capella sur certaine partie. Freddie Jackson est un artiste entier qui n’a jamais renié ses racines, ses interprétations hors normes renforcent les titres même faibles, Paul Laurence (et Barry J. Eastmond) sont ceux qui lui servent les meilleurs titres, car leur effluve sont pures.

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