Paul Laurence│Janice Dempsey

Paul laurence

BIO-Paul Laurence

Paul Laurence est une figure majeur de la scène discographique soul/funk New-Yorkaise de la décennie 80 comme producteur, compositeur et joueur de claviers. Il a accompagné la mutation de la soul, naguère encrée dans une orchestration vieillissante de cordes et de cuivres, vers un son urbain stylisé et rajeuni par un usage de sons synthétiques qui a été crescendo avec la modernisation des équipements des studios d’enregistrement.
Paul Lawrence Jones III est né à Harlem en 1958,où il a fréquenté l’Église Baptiste « white rock »de son quartier. A la fin des années 70, il se forme au piano, enseigné par Valerie Simpson, membre communautaire et artiste en couple dans le duo Asford & Simpson. Il se lie aussi avec Freddie Jackson pour former un groupe ; « Laurence Jones Ensemble » qui se produit localement dans des clubs de New York. Au début des années 80, il s’affaire sur les albums de Evelyn « Champagne » King comme producteur assistant de Morrie Borwn. Il apprend la programmation au Fairlight au côté de Kashif. En 1982, en contrat chez Hush Productions et à la demande du manager du label Orpheus ; Beau Huggins, il écrit, compose et produit le titre « love’s comin’ at ya » qui se classera 5ème dans les charts R&B en 1982. C’est le début d’une aventure discographique qui durera 7 ans pendant laquelle, il écrit, compose, produit, et instrumentalise aux claviers de nombreux hits portés ensuite par Lillo Thomas, Melba Moore encore, Freddie Jackson, Melisa Morgan, Stephanie Millset... Janice Dempsey. Sa patte est remarquable, son style reconnaissable, son engagement artistique complet comme claviériste, programmeur et producteur. Son usage immodéré des claviers le rend de fait comme quasi unique musicien sur les sessions d’enregistrement à la fin des années 80. Du coup, lorsque que le temps et la technique le lui a permis, il a enregistré un premier album studio solo solo « haven’t you heard » (chez Capitol Records) en 1985 qui n’a pas eu le succès escompté. Il réitère l’expérience en 1989, avec « underexposed » en 1989. ce dernier n’est pas une flèche non plus, mais reçoit un bon accueil critique avec les titres « i ain’t wit it », « make my baby happy » et « cut the grap » en duo avec janice Dempsey. « underexposed » est entièrement écrit, composé et joué par Paul Laurence avec une équipe réduite de musicien. Il n’y aura pas de 3ème album et son activité de producteur multi-instrumentaliste ira en déclinant au cour de la décennie 90. Cette forme de management unipersonnel de faire de la musique tend à s’essouffler quand les morceaux enregistrés ressemblent de plus en plus à des démos quand on se passe de musiciens. Lillo s’est confiné dans un tunnel artistique en se passant d’idées neuves que seul un entourage d’artistes peut vous apporter quand ils viennent d’horizons différents.

janice dempsey

BIO-Janice Dempsey

On connait peu de choses sur la bio personnelle de Janice Dempsey si ce n’est qu’elle est originaire et établi sur la scène musicale de New York. A partir de 1985, elle apparait sporadiquement sur quelques titres des albums de Freddie Jackson, Melba Moore comme compositrice et chanteuse de fond (background vocal) puis plus souvent en étoffant ses collaborations avec Najee, Lillo Thomas, Najee, Alex Bugnon… et plein d’autres artistes de la scène soul, funk, pop et jazz. Sur le plan discographique, après un album finalisé en 1987 ; « touch sensitive » produit par Gene McFadden mais resté inédit pour une obscure raison, elle réitère avec « thirsty » qui sort en 1990, un opus néo soul classieux produit par Paul Laurence « himself ». Derrière cette interprète dont la voix soprano toute en nuance rappelle celle de Deniece Williams ou de Josie James, il y a Janice Dempsey dont le titre de son premier album résume bien sa personnalité ; douce, mais coriace, sensible et forte à la fois. Ces compositions sont demandées jusqu’à aujourd’hui pour leur force et leur engagement morale et intellectuelle. Elles ont décroché 10 Awards or et platine,1 Grammy et 20 titres classés dans les charts par des artistes de premiers plans d’hier et d’aujourd’hui. Janice Dempsey a enregistré en 2009 un album solo « pay attention» dont le contenu est une réminiscence de la soul esprit Hush Productions à la lumière d'aujourd'hui. Le contenu plus facilement disponible en téléchargement qu'en CD ne fait plus de Janice Dempsey une chanteuse "obscur" mais d'une véritable artiste confidentielle.

DISCOGRAPHIES vinyles

lillo thomas - let me be yours
Paul laurence - underexposed - all of you

Mon avis : Celui dont le talent n’est plus à démontrer s’aventure à nouveau dans un album solo pour expérimenter ce qu’il pense être l’évolution logique et naturelle de la soul ; toujours plus de machine et de programmation synthétiques. Il tente aussi un rapprochement avec le hip hop. Le résultat peut être perçu de deux manières, soit il va trop loin et s’éloigne de l’esprit de la soul par un recours excessifs aux machines, soit on voit « underexposed » comme un aboutissement artistique d’une néosoul visionnaire et osé.  "I ain’t wit"  est un titre percutant, "main course" est une ballade sentimentale soul identique en tout point à celle de Freddie Jackson sur son album « do me again ». Enfin, le titre le plus intéressant et le mieux composé est la ballade en duo avec Janice Dempsey  "cut the grap"  ; un dialogue slamé et chantée toute en nuance mais sans ménagement entre les protagonistes. A découvrir.

janice dempsey - thirsty

Mon avis : En dépit d’une instrumentation largement confiée à la programmation, la griffe soul s’impose comme un fil conducteur entre les titres, ce qui donne une cohérence à l’album, très bien produit par un Paul Laurence au sommet de son art ou sa maitrise de la technique selon son point de vu. Janice se livre à une interprétation remarquable tout en nuances de titres alternant rythmes funk, et balades mi tempo minimaliste avec 2 niveaux d’interprétations ; rose bonbon dans la forme (titres), mais éminemment sociétal dans le fond. Tout cela est exprimé dans ses intonations faussement minaude, ce qui fait de  « thirsty» un album soul authentique dans le fond mais habillé de programmations synthétiques fignolés pour tendre une sonorité smooth assumé. Malheureusement « Thirsty » arrive un peu tard chez les disquaires et les radios du New York de 1990. Les publics pour lesquels il s’adresse s’est tourné soit vers le rap, le New Jack Swing ou la pop. Les rêveurs lorgnent vers la smooth jazz…

Créez votre propre site internet avec Webador