Gilles Rivard

Gilles rivard

Bio

Gilles Rivard était auteur-compositeur-interprète québécois né en le 1er mars 1949 à Drummondville et disparu le 19 novembre 1991 d’un cancer à l’âge de 42 ans.Répertorié dans le genre musical Chanson québécoise, il a marqué localement son époque avec quelques succès sur scène et en radio et de nombreux 45trs dont « la tête en fête », « chanter danser », « quelle belle vie » et d’autres entre 1977 et 1978. Entre 1981 et 1983, il a aussi effleuré le genre A.O.R. avec les albums « en couleurs » et « De l’autre côté de la saison des pluies » dont les moyens et les formats de production s’apparentent aux meilleurs albums du genre même s’il chante uniquement en Français ! Celui qui rêvait de soleil, de Brésil et quelque part de Californie avoue avoir surmonté quelques difficultés à s’imposer comme interprète. Il a beaucoup travaillé sa voix et ses textes pour gagner en légitimité comme artiste. Dans ses albums, il manie la poésie pour livrer en filigrane ses désirs, ses émotions et exprime aussi une forme de mélancolie. Tout le monde s’accorde à dire que sa musique est excellente. Ce qui lui vaut le prix du microsillon de l’année 1981 comme auteur-compositeur-interprète pour son album « en couleurs », son meilleur dans le genre désormais consacré pour son esprit et sa tonalité: A.O.R. Son dernier album plutôt raté artistiquement indique une lassitude vis-à-vis de la chanson mais il est aussi enregistré avec un ressenti d’exaspération vis-à-vis de l’évolution musicale de la pop vers toujours plus de synthétiseurs à laquelle il n’a pas adhéré. Gilles s’est retiré des studios et de la scène en 1985 pour se consacrer à une carrière de dessinateur designer. Sa vie publique est mise entre parenthèse jusqu’à sa disparition à l’âge de 42 ans. Aujourd’hui, son œuvre musical est réédité en CD de compilations ou à l’occasion d’hommage d’autres interprètes québécois qui reprennent ses chansons.

Discographie

  • Impulsions (Sonogram-1975)
  • La tête en fête (CBS-1977)
  • Quelle belle vie (CBS-1978)

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  • En coulisse (vamp-1985)
Face 1 Face 2
je reviens partir
entre parentheses dimanche de mai
vivre seul ça va, ça va Brazilia
étoile de mer mirages

Mon avis : Même si la pochette un peu austère ne le laisse pas entrevoir, Gilles Rivard propose un album haut « en couleur » qui renferme tout ce dont souhaitent les aficionados de musique de genre A.O.R. « je reviens » s’adresse aux puristes de titre funk à la sauce westcoast californienne avec ses marqueurs rythmiques et sonores; batterie appuyée, basse accrocheuse, guitare cocotte et Rhodes taquin.  "Entre parenthèses" est un mix de couplets westcoast entrecoupés de refrains salsa original et dynamique bien que sa mesure ne permette pas de le danser.  "vivre seul" et "ça va, ça va Brazilia" sont une déclaration d’amour au Brésil en ébauche de samba, avec des accords nappés de Rhodes et des cordes luxuriantes qui habillent des compositions structurés autour d’un texte teinté de spleen et de passion. Le clou de l’album revient à « Partir » ; une invitation à l’évasion vers une nouvelle terre de promesse et de jouissance, sublimement mise en musique avec le meilleur des ingrédients instrumentaux westcoast à cordes de l’époque. L’ocytocine ayant fait son effet, la chanson québécoise n’est pas oublié avec « dimanche de mai » ; une ode à la douceur et à la relaxation printanière.

Face 1 Face 2
Une femme C’est comme ça
Y a des jours Mon rêve, rêve
un fou dans la neige Charlie
Pot-pourri : sous les mots, tête en fête, chanter danser, vivre seul, ça va ça va Brazilia, partir Cent soleils
merci

Mon avis : Gilles Rivard renouvelle le genre précédent avec des intentions plus ambitieuses encore ; lier la chanson québécoise comme emblème culturel nationale avec les standards westcoast Californien et jazz fusion. Il bénéficie pour cela de moyens de production supérieurs avec des arrangements conséquents et des musiciens pointus en renfort, dont certains sont originaires de New York ; Sayyd et Don Alias. Un pot-pourri de ses anciens succès réenregistrés est toujours le bienvenu mais on préfère découvrir les titres originaux. On retrouve à peu après les ingrédients de l’album précédent ; de beaux textes sur l’amour, des mélodies prenantes, des titres qui invitent plus à l’évasion et à l’écoute, des effets rythmiques funky, des airs de samba et des claviers aguicheurs mais avec cependant une qualité de prise de son moindre qui ne met pas pleinement en valeur la voix de Gilles, un petit peu étouffée. De nombreux titres prometteurs auraient mérité une meilleure dynamique pour le master. C’est le défaut principal de l’album qui pourrait être corrigé avec un égaliseur audio hifi. On peut aussi espérer une prochaine repress avec une remasterisation pour tirer pleinement profit de « l’autre coté de la saison des pluies », un album des petits plaisirs cachés qui compte dans la carrière de Gilles mais qui reste confidentiel dans le milieu des collectionneurs de vinyls, même ceux fans de A.O.R.