« Ils ont eu leurs heures de gloire, ils ont fait l’unanimité, leur union était leur force, leur désunion souvent leur faiblesse»

BIO

S’il est un groupe qui fait l’unanimité dans les 80’s comme ambassadeur de la musique noire américaine dans le monde entier, c’est à coup sûr KOOL AND THE GANG. Cette formation, dont les débuts se confondent avec la naissance du groove funk, a su gagner la ferveur populaire grâce à un consensus général autour de sa musique à l’intersection du funk, du jazz, du R&B et plus tardivement de la pop.

C’est en 1968, dans le New Jersey, qu’il faut remonter pour trouver les balbutiements d’une formations de jeunes hommes, épris de soul et de jazz mais bien formés aux instruments, alors nommé Kool and the flameS autour de ses principaux architectes Robert « kool » Bell et son frère Ronald. Un jour, la toute jeune formation loue ses services pour accompagner musicalement des auditions pour un petit label  Redd coach records . Finalement ce seront eux qui seront retenus ; Kool, Ronald, Claydes, George, Spike et Ricky signent pour le label en 1969. Pour éviter la confusion avec la formation James Brown’s famous flames, ils rebaptisent leur formation KOOL AND THE GANG ; c’est le début de la légende. Le premier album « kool and the gang » inscrit deux titres dans les charts R&B. Le label, dont les bureaux déménagent à New York City, devient Delite records et sera le partenaire exclusif du groupe avec Gene Reed leur agent. Sous l’influence de George Clinton, KOOL AND THE GANG développe le concept de groupe dynamique de scène au look psychédélique. En 1972, en tournée en Allemagne, Ronald Bell occupe le temps du trajet en bus avec un coran et son frère Robert lit le livre « message to the black man » d’Elijah Mohamed.

De retour aux États Unis, ils rejoignent le temple Nation Of Islam de Jersey, se convertissent à l’Islam. L’imam Wallace baptise Ronald Bell : Khalis Bayyan. L’année 1973 est celle de la consécration du groupe avec l’album « wild and beautiful » certifié disque d’or. L’album suivant : « lights of world » est considéré comme le plus spirituel du groupe, il s’inscrit dans un courant philosophique autour du mythe de la renaissance. Les deux albums suivants sont réalisés en 1975 dans la même inspiration. En 1976, après le départ de Ricky, Kool and the Gang enregistre le fameux « open sesame », dont le titre est également présent sur la bande son du film ;Saturday night fever, la plus vendue au monde. Le groupe est récompensé de deux Grammy Awards. Au moment où la vague disco tend à son apogée, de nombreuses formations émergent avec à leur tête une voix aisément reconnaissable comme Philip Bailey avec Earth, wind and fire, Lionel Richie et les Commodores. KOOL AND THE GANG se rend compte qu’il leur manque un choriste de cette tendance en son sein pour marquer davantage son public. Ils auditionnent un certain James « JT »  Taylor et l’engagent pour sa voix feutré et sa personnalité charismatique. Pour sortir de leur maquis musical et élargir l’assiette musicale vers un public plus large, ils louent les services de Eumir Deodato, artiste de fusion jazz d’origine brésilienne, qui a la distance nécessaire pour piloter artistiquement la formation, sans reniement de leurs racine, vers la scène disco/funk avec un son plus policé. Le résultat de cette métamorphose tient en une série d’albums assez époustouflant ; le premier « ladies’ night », sorti en 1979, est disque de platine. Le titre « lady’s night » est n°1 pendant trois semaines consécutives dans les charts R&B et 8ème dans le classement pop. Il en va de même pour « too hot » ; classé 3ème et 5ème respectivement. KOOL AND THE GANG est désigné meilleur groupe R&B de l’année 79. En 1980, « celebration » célèbre, à juste titre, la consécration du groupe avec un double disque de platine et la première place du single titre dans le Billboard R&B. Ainsi hit après hit, album après album, kool and the gang, marque définitivement l’Histoire de la musique noire américaine dans un registre funky et un style festif et joyeux qui plait à une majorité de gens au travers les continents. Sans Eumir Deodato, qui quitte le navire après avoir signé la production de quatre albums, le groupe poursuit sa lancé jusqu’en1984 où il culmine encore avec « emergency » ; multi-disques de platine, aux hits internationalement reconnus « fresh », « cherish ». Le groupe fait figure de star internationale et est mondialement courtisé.Malheureusement des ennuis financiers, mais surtout le départ de James « JT » Taylor, parti pour une carrière en solo, marquent le début du déclin du groupe. La diversification des activités de certains membres vers le management d’autres formations comme Color Me Bad, P.M.Dawn font que le groupe est plus présent en tourné qu’en studio.

Il faut attendre 1996 pour voir ressusciter le groupe au complet, avec JT revenu d’une carrière solo décevante. L’album « state of heart » réunit les ingrédients qui ont fait le succès au début des années 80. Depuis le groupe s’affaire à créer du nouveau avec du vieux louant les services de grands artistes du moment, Sean Paul, Jamiroquai pour redonner une jeunesse à leurs œuvres sous forme de remix.

Discographie

  •  Kool And The Gang (1969)
  • Live At The Sex Machine (De-Lite 1971)
  • Live At P.J.'s (De-Lite 1971)
  • Music Is The Message (1972)
  • Good Times (De-Lite 1973)
  • Wild And Peaceful (De-Lite 1973)
  • Light Of Worlds (De-Lite 1974)
  • Spirit Of The Boogie (De-Lite 1975)
  • Love And Understanding (De-Lite 1976)
  • Open Sesame (De-Lite 1976)
  • The Force (De-Lite 1977)
  • Everbody's Dancin' (De-Lite 1978)
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  • Sweat (Mercury 1989)
  • Kool Love (Telstar 1990)
  • State Of Affairs (Curb 1996)
Face 1 Face 2
Celebration Love festival
Jones vs. Jones Just friend
Take it to the top Night people
Morning star Love affair

Mon avis : Cet album est significatif dans l’apogée artistique du groupe du point de vue studio grâce à une collaboration réussi avec Eumir Deodato dont l’oreille et l’expertise complète l’offre musicale de groupe.

La musicalité extrême du contenu réunit tout ce que l’on peut souhaiter pour un album ; du groove, du funk, de belles méoldies ; le tout dans une mixture qui s’apparente à une potion magique, tant l’envie de danser et de faire la fête vous surprend. « Celebration », « take it to the top », « love festival », « night people » sont les titres piliers de l’album, parfaitement calibrés pour la dance. Ils sont emmenés par un « JT » qui s’impose comme le leader naturel du groupe tant son charisme transparaît dans ses performances vocales. « morning star » est un titre de coloration fusion jazz assez étonnant, très orchestré et rythmé pour le plaisir de l’écoute. Que dire de plus si ce n’est que l’album est une parfaite démonstration que le funk est un. "feel good sonore". 

 

Face 1 Face 2
Emergency Surrender
Fresh Bad woman
Misled You are the one
cherish  

Mon avis : KOOL & THE GANG prend sans complexe un tournant funk club avec beaucoup d’innovations sur la forme ; Curtis Williams, aux manettes, est désormais celui qui se fait le plus entendre musicalement par une programmation sobre et maîtrisée des nouveaux instruments disponible en studio ; basse OBX-A , piano de synthèse numérique type DX7...

JT n’est pas en reste, il transcende la mélodie avec une interprétation pleine de ressort sur les morceaux rythmés et débordante d’émotion sur les ballades. « fresh » ; un hit marqueur incontestable et inoubliable des années 80, il est dans la droite ligne de l’esprit funk du groupe.

« misled » est le titre le plus rock du répertoire du groupe, c’est un positionnement stratégique et crédible sur le plan musicale d’un groupe qui ne veut pas tenter une expérimentation groove hasardeuse. « cherish » est la ballade crève cœur qui a fait danser beaucoup d’adolescents en émoi ou pleurer aussi. La mélodie, triste ou rédemptrice selon l’humeur est servie par une pluie de piano électrique… un album gorgé de souvenirs !