Marc Jordan

marc jordan - blue desert

Bio

Marc Jordan a toujours été un amoureux de la Californie et de ces grands espaces qu’il a tout au long de sa carrière tenté de retranscrire dans ses compositions et son interprétation de titres westcoast bien typés.D’un tempérament discret et timide, sa voix légère, posée, discrètement nasale ont marqué quelque uns des meilleurs albums du genre. Ses compositions pour d’autres artistes ont obtenus de nombreuses récompenses à la hauteur de son talent de compositeur mais aussi de producteur pour des artistes comme Diana Ross, Rod Stewart, Chicago, Manhattan Transfert, Kenny Loggins, Joe Cooker, Natalie Cole et bien d’autres.
Ce natif de New York, fils d’un chanteur liturgique israélite, qui a grandi à Toronto a vu sa carrière d’artiste décoller en 1978 quand il a signé chez Warner Bros pour l’album « Mannequin » après quelques singles pour le marché canadien en 1974. Cet album professionnellement bien produit par Gary Katz (producteur de Steely Dan), lui permet d’être nominé au JUNO Award canadien dans la catégorie du meilleur espoir chanteur masculin. L’album suivant, « blue desert » qui sort en 1979 est reconnu depuis comme celui de sa consécration artistique pour les puristes à la fois pour l’interprétation majestueuse de Marc mais aussi pour le coup d’essai de maître de Jay Graydon à la production. Cet album est aujourd’hui considéré comme un masterpiece westcoast. Marc Jordan qui se fait attendre, revient en 1983 pour un nouvel opus « A hole in the wall » édité et pressé chez un petit label japonais Ensign Records. Il contient tous ce dont les fans de westcoast peuvent attendre d’un auteur compositeur romantique libéré des contraintes de label. Marc Jordan signe plus tard chez RCA pour deux albums « talking throught pictures » en 1987 et « C.O.W. » en 1990. Mais c’est ce sont plutôt ses compositions pour les autres, notamment pour MANHATTAN TRANSFERT qui rapportent, qui sont remarquées ou récompensés; l’album « meca for moderns » obtient un Grammy Award. Qu’importe que ce soit lui ou d’autres artistes qui profitent de ses compositions, car la foi de Marc Jordan dans la musique est véritable, son altruisme est réel. Tout au long d’une carrière de 40 ans jusqu’à aujourd’hui à l’âge de 76 ans, il n’a eu de cesse de partager une certaine idée de l’Amérique à travers ses textes, ses mélodies qui en disent autant qu’une caméra contemplative du désert « bleu » de Californie.

Discographie vinyle

● ● ● / ● ● ●
• talking throught pictures (RCA 1987)
• C.O.W. (RCA 1990)

Face 1 Face 2
generalities lost in the hurrah
I’m a camera release yourself
twilight tattooed lady
from nowhere to this town exile
beautiful people  

Mon avis : « blue desert » pose de nouveaux jalons en termes de sonorités westcoast en alternant des titres mélodieux édulcorés avec un Rhodes bien appuyé et d’autres soft rock plus classique qui ne renient pas la variété de son époque. On entend même la matrice mélodique de Jay Graydon, simple et efficace, qui conduira l’année suivante à la production de l’album « this time » de Al Jarreau. Les solos au saxophone de Ernie Watts sur "generalities" et de "beautiful people" et celui à la trompette de Chuck Findley sur "lost in the hurrah" sont une invitation à un voyage initiatique sur le terrain de ce qui deviendra plus tard l’essence du smooth jazz. Les solos de guitare de Jay Graydon, devenus légendaires, rappelle le pédigrée du label ; californien pur sucre.  Pas de sophistications instrumentales non plus à la PAGES, ni de messages subliminaux dans les textes, Jay Graydon et Marc Jordan se sont accordés sur une idée ; faire du beau avec du simple ; quelques mélodies habillés du minimum instrumental valide un album bien construit, cohérent qui a bien vieilli devenu par la suite un masterpiece incontournable pour tous collectionneur de vinyles A.O.R.

Face 1 Face 2
slipping away it’s only love
margarita love like a wheel
she used to be my world thieves
a hole in the wall dance with me
where did we go wrong hold on

Mon avis : Quatre ans après « blue desert », Marc Jordan revient avec « A hole in the wall ». C’est parfois le temps nécessaire pour ruminer ce qui n’a pas marché avec l’album précédent mais surtout pour écrire de nouvelles compositions, sans se soucier cependant des pressions du label parce que Marc Jordan est et demeure un artiste indépendant. Il n’est pas isolé non plus, car il a su s’entourer de grands musiciens de la côte Ouest et pas des moindres ; Richard page, Steve George (PAGES) dans les chœurs, Robbie Buchanan aux claviers…Don Murray à la production et l’ingénierie du son !
Pour ce qui est du contenu, le saut dans la décennie 80 est réussi ; toujours de belles mélodies portées par des compositions lyriques et instrumentales inspirées et mûries au soleil de Californie. Un recours modéré aux synthétiseurs n’entame pas la sonorité FM familière à laquelle l’album ne peut échapper en 1983. Pas de surenchère non plus, ils servent soit à créer une ambiance retro futuriste vangelisienne comme sur "thieves" ou des accords nappés du plus bel effet sur "slipping away"  ou "it’s only love" ; ballade émouvante par ailleurs. Marc Jordan avait des choses à dire avec « A hole in the wall », sans doute rien à démontrer, c’est la maturité des grands artistes de laisser maturer ses compositions pour les enregistrer au bon moment. Dans ce cas, elles sonnent naturellement leur époque. « A hole in the wall » n’as pas eu l’exposition qu’il méritait, la loi du marché du disque est cruelle, mais Marc Jordan en choisissant un petit label japonais pour l’éditer n’avait pas les charts en tête, il était simplement guidé par sa conscience d’artiste intègre.

Créez votre propre site internet avec Webador