" le mythique label US est devenu un patrimoine musical universel irrigué par le talent de générations d'artistes qui se sont succédé pour nourrir l'espérance des suivantes pour une société plus ouverte et plus juste...en musique"

Milira

milira jones - Apollo Theatre

Bio

A la fin de 1989, suite à un concours de chant amateur gagné à l’Apollo Theater de New York, Milira Jones, native de New York, signe un contrat avec Apollo Records, un label dépendant de la Motown. L’album enregistré dans la foulée sort en juin 1990 est simplement titré « Milira ». La voix de Milira est si particulière ; suave, sexy et jazzy qu’elle peut être comparée à celle de Anita Baker. Pour les 30 ans de la Motown, qui mieux que Milira, pouvait incarner la tradition soul/R&B du label par ses influences et séduire en plus un public jeune en ayant intégré des vocalises compatibles avec la soul urbaine des années 90. Elle possède en plus des aptitudes au scat; improvisations d'onomatopées rythmique de jazz vocal. 

L'album se classe dans le Billboard des albums R&B pendant 42 semaine jusqu’à atteindre la 29ème position. Trois singles seront émis qui se classeront honorablement dans les charts US R&B dont "mercy mercy me (the ecology)" ; une reprise de Marvin Gaye.

En 1992, sort son deuxième album solo, « back again!!! ». La production plus ambitieuse est confiée à Narada Michael Walden, Barry Eastmond, Lemel Humes et Loris Holland afin d’étoffer le répertoire de Milira vers les standards requis pour les plus grands artistes en matière d’enregistrement. "one man woman" , "three’s a crowd"  seront les singles tirés de cet album. Son 3ème album « solutions » sorti en 2000 sera le dernier, car Milira à raccrocher de la chanson mais n’a pas quitté la musique pour autant puisqu’elle est devenu par la suite enseignante à l’université dans le Queens. C’est ce qu’on appelle « sortir » par la grande porte.

DISCOGRAPHIE

Mon avis : « Milira » est brise tiède et agréable qui sort du lot des productions discographique de 1990 travaillées par la tentation pop électro ou le Hip Hop. Milira, habitée par les légendes du music hall du passé, tisse un lien entre la glorieuse époque de la soul/R&B et la nécessité pour un label qui fête ses 30 ans de se projeter dans la décennie 90 rugissante. Avec Milira, la Motown a fait une bonne pioche, car elle rajeunit son catalogue tout en s’imposant en 1 album en une véritable interprète décomplexée. Avec un producteur qui n’est pas le plus capé de l’industrie discographique mais qui démontre des aptitudes de musiciens/arrangeur, Milira se saisie de compositions originales ou de reprises pour les faire siennes de sa voix originale avec une articulation de jazz vocal mais mais aussi avec une inspiration de soul woman. Enfin, les solo sax de Najee sont les bienvenus, il apporte une touche de séduction à certains titres sans dénaturer leur esprit soul

Mon avis : Milira monte en puissance avec « back again !!! ». Elle court désormais dans la cours des grandes avec des producteurs de haute volée, tels Narada Michael Walden, Barry Eastmond, ou tendance avec Lemel Humes et Loris Holland qui mettent à sa disposition de gros moyens de studio et humains entre la Californie et New York. Le résultat sont des titres qui gagnent en ampleur, en puissance, idem pour l’interprétation de Milira qui déploie plus d’énergie, de conviction, au détriment peut être d’une certaine fraicheur qui faisait le charme de son premier album. Il n’y a aucune faiblesse dans les titres, mais ils sonnent musicalement bien comme beaucoup de ceux d’albums contemporains même d’interprète prestigieux. Ce qui aurait du être un succès commercial a d’abord été une réussite artistique grâce à un gros travail de composition, d’interprétation, mais même les grosses productions n’en sont pas la garantie. C’est comme au cinéma, certains films cultes aujourd’hui n’ont pas crevé le box office à leur sortie. « back again !!! » suivra t-il ce chemin ? L’avenir nous le dira, il suffirait de peu pour que Milira revienne dans les bacs des disquaires…et elle le mérite.