Eumir Deodato

A 17 ans, il arrange et conduit sa première session d’enregistrement avec un orchestre de 28 musiciens. Pas beaucoup plus tard, Deodato devient un arrangeur et un pianiste respecté sur la scène jazz brésilienne ; il enregistre pour Milton Nascimento, Marcos Valle, Antonio Carlos Jobim et enregistre quelques albums de bossa brésilienne.En 1968, Deodato déménage à New York pour suivre et travailler avec les nombreux artistes brésiliens qui vivent dans la grosse pomme à ce moment. Il rencontre Creed Taylor, propriétaire du prestigieux label CTI. Celui ci loue ses services pour des arrangements sur les albums de Wes Montgomery, StanleyTurrentine et d’autres artistes de jazz. Mais ce sont ses contributions sur les albums de Frank Sinatra, Roberta Flack et Aretha Franklin qui renforcent sa notoriété. En 1972, Deodato enregistre son premier album solo « prelude » ; il renferme une adaptation personnelle fusion jazz du poème symphonique de Richard Strauss « Also Sprach Zarathustra » qui fait un carton et figure dans son premier concert « 2001 space concert » au Madison square Garden. Il tourne dans le monde entier pendant 7 ans tout en continuant d’enregistrer des albums toujours dans la même veine : latin pop fusion très fouillé avec cependant une lente évolution vers le funk.En 1979, il produit l’album « ladies’ night » de Kool and the Gang  qui sera disque de platine. Leur collaboration durera encore pour trois autres albums. C’est aussi l’occasion pour lui de s’orienter vers le funk, genre musical en plein essor et de plus en plus populaire à New York. Trois albums auront ce pédigrée « night cruiser » en 1980, « happy hour » en 1982 et « motion » en 1984. Sur chacun des albums (très instrumentaux), il y a toujours cette patte aux claviers qui rappelle l’autodidacte qu’il est par de long solos qui semblent improvisés sur certains morceaux. Tout en conservant un pied dans le jazz fusion, Deodato a l’autre dans le funk et continue à produire d’autres formations New Yorkaises, Kleeer, Confunkshun, Juicy… durant la décennie 80. Dans la décennie suivante, il se fait plus rare, on note cependant sa collaboration avec la chanteuse islandaise Björk sur trois de ses albums et quelques contributions à des artistes pop de second plan. Puis il revient aux sources en 2010 avec "the crossing" un album plein de promesses et d'inspiration retrouvée. Deodato montre avec brio qu'il n'a pas perdu sa patte, mais "the crossing" n'est disponible uniquement qu'en CD.