« La fusion du jazz et du funk était une évidence pour ces artistes pionniers afin qu’ils expriment leurs créativités festive de leur époque sans reniement des exigences de la technique ni même de l’âme jazz qui les envoûte »

Bobby Broom

BIO

David Grusin & Larry Rosen ont toujours eu la main heureuse pour recruter de jeunes et nouveaux talents au sein de leur nouveau Label GRP Records, fondé en 1978 au sein de la maison de disque ARISTA. Après Angela Bofill, Tom Browne, Dave Valentin, Bobby Broom est la recrue de 1981 pour rejoindre ce label dédié au jazz fusion et au jazz funk. Celui que l’on peut considérer comme un petit Benson est née en 1961 à New York dans le quartier de Harlem et a grandi à Manhattan. Il est considéré par ses pères comme un jeune guitariste prodige. En effet, il a baigné très jeune dans la musique, ayant commencé la guitare à l’âge de 12 ans pour être diplômé à 16 ans de la High School of Music & Art ! Il a été entouré par les meilleurs instructeurs et jouer avec les meilleurs artistes de jazz locaux du moment ; Weldon Irvine, Donald Byrd, Sonny Rollins qu’il a accompagné en concert au Carnegie Hall en 1977. Très attaché à sa ville natale, que l’on peut considérer comme un berceau du jazz, il a enfin pu signer un contrat avec GRP Records pour deux albums solo orientés jazz funk pour séduire un jeune public et en phase avec la politique de Grusin’/Rosen de dépoussiérer le jazz afin de le rendre plus attractif des jeunes générations. Par la suite, Bobby Broom n’a jamais renié ses racines et a continué et continue encore aujourd’hui à faire vivre le jazz dans des quartets, comme musicien de session pour d’autre, en Live ou en solo sans tenir compte des effets de mode et des opportunités artistiques qui l’ont sans doute tenté mais auxquelles il a su résisté pour ne pas se perdre dans les méandres de l’industrie musicale. Le jazz est une valeur sûre, Bobby Broom en est la preuve vivante.

 

Discographie vinyle

Face 1 Face 2
clean sweep Saturday night
no bad vibes Niqui
remember when share my love
she’s my reason con alma

Mon avis : Coup d’essai, coup de maître. Comment peut-il en être autrement quand on voit le pédigrée de cet album, avec la fine fleur New-Yorkaise du jazz funk et surtout l’investissement artistique de Dave Grusin pour son poulain. « clean sweep » démarre très fort sur une rythmique funk appuyée basse et batterie, le jeu de guitare type Ibanez de Bobby Broom est de haute volée. Le tout est joliment accompagné de l’ensemble des cordes. Bobby se sent très à l’aise dans ce registre en fait plus jazz fusion que funk ; les accords y étant plus sophistiqué. « remember when » reprend la même formulation et la pousse dans ses retranchements grâce à l’accompagnement vertigineux de Dave Grusin au Rhodes. « She’s my reason » est une ballade jazzy que l’on retient surtout par un jeu de percussion original. Comme il en faut pour tout le monde, le funk n’est pas oublié en face 2 avec « Saturday night » et « share my love » ; un chœur de fêtard en arrière plan puis du scat indique que l’on peut swinguer sur du jazz funk. Le seul bémol que l’on peut faire sur cet album, c’est la voix non convaincante sur les titres chantés… Enfin, l’ensemble compense largement cette imperfection, Bobby Broom est un grand musicien de jazz qui sait faire du funk et non un crooner.

 

Mon avis : Mise à part les deux premiers titres qui sont des erreurs artistiques ou des anomalies de sélection selon moi et Bobby le sait aussi, "livin’ for the beat" s’aventure davantage en terrain funk et démontre les compétences d’arrangeur et de multi-instrumentaliste de Bobby Broom sur les titres produits par Dave Grusin. "magic Johnson" est un titre instrumental funky bien relevé ; moogbass et funky, en honneur du joueur de basket-ball des LAKERS. On remarque et on se réjouit que Bobby a pris des cours de chant, car les titres non instrumentaux sont mieux interprétés sans pour autant être encore convaincant. La reprise de Al Green; "let’s stay together"   est concomitante du tube de Tina Turner, agréablement instrumentalisée smooth-jazz, montre que Bobby Broom excelle dans son registre de prédilection et le confirme avec les titres suivants qu'il est un grand, un très grand artiste de jazz et qui se faire plaisir en jouant sur le registre funk accessoirement.