« Leurs talents se nourrissent de leurs racines qui jouent au plus profond d’eux même comme une musique des vie passées qui ressurgit et déborde de vitalité. »

Stephanie Mills

stephanie mills

BIO

Bien que Stephanie Mills ; la « sirène » du disco, n’est pas eu la notoriété que son immense talent méritait, il en demeure pas moins qu’elle fut prolifique musicalement sur une période qui va de 1979 à 2004. Stephanie Mills est née en 1957 à Brooklyn. Comme la plupart des enfants de son âge, elle honorait de sa jolie voix les chorales de l’Église Baptiste qu’elle fréquentait. A partir de 9 ans, elle apparaît sur les planches de Broadway, notamment dans l’Apollo Theater, pour des figurations dans des pièces musicales. Remarquée plus tard par Ronald Isley et Angela Wishbush, elle fut managée pour un premier album : « movin’ in the right direction »  dont le contenu regroupe des titres de plusieurs représentations musicales de Broadway.      

En 1975, elle remporte le rôle de Dorothy pour la pièce THE WIZ . Sa magistrale interprétation de la ballade « home » a fait de cette pièce un passage obligé de la scène de Broadway pendant cinq ans. Malheureusement, quand THE WIZ fut adapté à l’écran par Universal Picture et la Motown, le rôle de Dorothy échappa à Stephanie pour aller vers Diana Ross. Le film fut un bide.En 1976, chez Motown, Stephanie Mills  enregistre son second album : « for the first time » produit par le duo Bacharach/Al David. L’album ne rencontre qu’un succès limité à un public d’initié.

En 1978, elle signe chez  la 20th century fox  division musicale où elle s’associe au duo de producteurs Mtume/Lucas. Son premier album : « whatcha gonna do» est disque d'or. Les singles à la sonorité disco ;« whatcha gonna do with my lovin’ », « put your body in it », « you can get over » se sont placés honorablement dans les charts. Stephanie Mills  va s’employer à convaincre qu’elle demeure une chanteuse soul et R&B. En 1980, l’album suivant « sweet sensation »  produit à nouveau par le tandem Mtume/Lucas se classe 3ème dans les charts R&B et 16ème pop. Cet album renferme le titre qui désormais fait sa notoriété internationale : « never knew love like this before ». En 1981, sort « stephanie » son 3ème album. Elle renforce son ancrage dans la soul R&B avec de nombreux morceaux plaisants à écouter, un duo avec Teddy Pendergrass et des ballades romantiques. Fin ’81, son contrat chez la  20th century fox  arrivant à terme, elle déménage chez 'casablanca records' pour un album plus funky : « tantalzingly hot » sortira en 1982. Il renferme le hit « you can’t run from my love » un morceau vif et rythmé plus orienté funky. La participation de Mtume/Lucas sur cinq morceaux se fait encore entendre… En 1983, l’album « merciless » engendre deux hits majeurs « pilot error » et « my body » qui vont la réconcilier avec ce qu’elle s’était défendue jusqu’à présent de faire ; du son pour la scène dance. A partir de 1984 elle enchaîne des productions en opportunité avec les sons Urban funk de Los Angeles du moment pour des résultats sans grande originalité, mais surtout sans vraiment se renouveler sur le fond.1992 vient mettre en parenthèse ce flottement, « something real » marque le retour et l’apogée artistique d’une artiste plus mature et épanouie qui s’est enfin retrouvée musicalement, dans la soul et le New Jack swing. L’album renoue les liens entre mélodies soul qui ont nourri son inspiration et les rythmes nécessaires à son positionnement sur la scène R&B de Californie du début des années 90. Les ballades signées Steve Barri sont très soignées, la voix aiguisée et inspirée de Stephanie accompagnée au piano électrique par Jeff Lorber , donne une gravité aux mélodies et une aura pour une artiste à la voix écorchée vive ; c’est puissant ! Après un album de gospel sorti en 1995,  Stephanie s’est un peu éloignée des studios d’enregistrement, elle se contente d’éditer des compilations et se consacre davantage à sa famille et au gospel pour lesquels elle demeure encore active.

DISCOGRAPHIE VINYLE

  • Moving In The Right Direction (ABC 1975)
  • For The First Time (Motown 1976)

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  • I've Got The Cure (Casablanca 1984)

Mon avis : il se dégage de cet album un consensus de groove et de soul avec une riche et douce orchestration appuyant davantage la mélodie que la rythmique. Celle-ci repose sur un noyau dur et bien rôdé d’une batterie mesuré, d’une basse plutôt ronde et des guitares fluides qui accompagnent agréablement bien. L’impression de douceur domine au dépend peut être d’un certain manque de vivacité exigible pour la scène dance. Comme une chorégraphie bien menée, Stephanie, qui fut naguère considérée comme la princesse du disco, navigue avec aisance et professionnalisme sur tous les tons et tous les rythmes et tient la barre comme elle le veut pour notre plus grand plaisir.

Mon avis : Dans la lignée et les mêmes ingrédients que les deux albums précédents, « Stephanie » n’innove pas véritablement sur le fond si ce n’est que les morceaux rythmés gagnent un peu en nervosité pour tendre vers un funky modéré. Les arrangements qui restent de bonne facture et les mélodies au goût sucré  font de « stephanie » un excellent album de R&B. "Two hearts" ; en duo avec Teddy Pendergrass aurait pu très bien figurer sur son label (P.I.R) tellement les styles sont proches même si le répertoire de Teddy est davantage tournée vers la soul. Stephanie Mills n'a pas cette prétention, elle s'est spécialisée dans les mélodies sentimentales sublimées par sa voix de braise et une orchestration équilibré « my love’s been good to you » préfigure les talents dans la programmation sonore de Hubert Eaves, celui qui sera aux manettes des album de D train…

Mon avis : Enregistré à New York et Los Angeles, merciless affiche l’ambition de réunir quelques pointures de la funk New New-yorkaise et la crème de musiciens de la côte Ouest. Le résultat est (d)étonnant, la mayonnaise a pris pour un funk coloré et relevé qui fait la part belle à la programmation synthétiques sans tomber dans la caricature ou l’excès ; on est encore qu’en 1983… On se réjouit que la confrontation de cultures musicales différentes a entraîné la modération et l’expertise plutôt qu’un concours de gros son. Merciless a semble t-il eu un peu de chance… en tout cas la ballade "do you love him" est bouleversante de féminité.