Patrice Rushen est considérée actuellement comme faisant parti du ‘top ten’ des plus grandes artiste de jazz. Titulaire d’une chaire à la prestigieuse université de musique de Boston, elle est la première femme à présider à de nombreuses reprises les cérémonies annuelles des Emmy et Grammy Awards. Elle est toujours active comme musicienne sur scène dans des festivals de jazz internationaux ou en studio en plus de ses fonctions honorifiques et de direction musicale pour de nombreux évènements télévisés ou cérémoniaux. A bientôt 40 ans de carrière, elle a vu défiler un grand nombres d’artistes pour lesquelles elle a joué du piano ou du claviers en studio ou sur scène ;  Quincy Jones, George Duke, Herbie Hancock, Chaka Khan, Lee Ritenour, Al Jarreau, George Benson, The Temptation, Babyface, Prince et bien d’autres avec lesquelles elle a fait preuve de polyvalence dans le Jazz, le R&B, la soul et le funk.

Son premier album solo est sorti en 1974, mais le plus connu dans la période qui nous intéresse date de 1982 ; « Straight from the heart » dont le titre « forget me nots » est sans doute l’un des titres funk les plus connus. Depuis sa signature chez Electra en 1978, Patrice a pris un nouvel élan artistique en ré-explorant la R&B avec sa signature jazz fusion. « Straight from the heart » qui est le quatrième album pour la division de la Warner marque le début d’une période R&B/funk qui va jusqu’à la fin de décennie. Mais « forget me nots » demeure la griffe indélébile non pas qu’il s’agisse de sa meilleur composition mais pour le nombre de fois que ce titre est repris ou samplé par d’autres artistes tout récemment. Aujourd’hui, Patrice Rushen voit de loin cette époque et s’affaire à sa passion de toujours : le jazz, c’est une marque des plus grandes.

Mon avis : Un pied balleriné résolument funky pour Patrice Rushen, qui ne cherchant même pas évoquer ses racines jazz, s’évertue à fournir un jeu réduit de son potentiel pour plus de simplicité et viser un publique friand de notes aisées à retenir. La rythmique est sèche ; la batterie claque pour un fort effet sono, un jeu de basse rageur de Freddie Washington, une guitare rythmique qui virevolte et des mélodies simples le tout est joué de manière propre et académique. "Forget me not" est un hit intemporel. « number one » ; instrumental est un peu plus subtile dans le jeu de claviers est un appendice de ton jazz. Tout cela est très facile pour Patrice qui survole les titres musicalement avec une facilité déconcertante tout en s’appropriant l’esprit funk de manière juste et honnête de sa voix fluette à séduire les garçons.