THE STYLISTICS

the stylistics

BIO

THE STYLISTICS est une formation de soul originaire de Philadelphie où ils ont commencé à exercer au début de la décennie 1970. La voix « falsetto » de Russel Thompkins ne peut laisser indifférent et les arrangements soyeux et classieux de la période Thom Bell/Linda Creed ont fait leur succès avec les hits « stop, look, listen (to your heart) », « betcha my golly, wow », « you’re make me feel brand new » et d’autres. Autant de titres qui sont devenus des standards de soul et R&B largement repris par d’autres artistes d’hier et d’aujourd’hui. Le départ de Thom Bell et leur association avec Van Mc Coy ne sera pas aussi fructueuse en terme d’audience et de popularité ; sauf en Angleterre, où leur succès perdure avec quelques singles classés au charts. C’est surtout au niveau artistique que leur image est brouillée.Après cette errance, THE STYLISTICS retrouvent leur mentor en la personne de Thom Bell (compositeur, producteur) et signent chez Philadelphia International Records avec un remaniement au sein du groupe qui compte désormais : Raymond Johnson, Herb Murrel, Russel Thompkins et Airrion Love. L’album « hurry up this way again » en 1980 marque le renouveau dans la continuité de ce qui a fait leur succès ; de la R&B élégante, soyeuse relevé par une instrumentation crédible que peut désormais leur offrir le label de Philadelphie. Avec l’avènement du funk au début des années 80, the stylistics se devait de répondre avec « closer than close » où l’intervention de Dexter Wansel aux manettes sur de nombreux titres apporte une touche funky réussi plus dans l’esprit TSOP que PIR du point de vue orientation musicale. L’année suivante, ils réitèrent avec « 1982 » ; un album plein de promesses, mais le succès n’est pas au rendez vous… Après leur départ de PIR, les quelques albums les deux décennies suivantes n’apporteront rien de plus artistiquement et THE STYLISTICS évolueront dans le circuit vétéran pour les nostalgiques de leur refrain d’antan et pour cela leur (bon) public leur reste fidèle jusqu’à aujourd’hui. 

DISCOGRAPHIE TSOP / P.I.R

Face 1 Face 2
What’s your name Searchin’
I’ve got this feeling It’s only love
Mine all mine Closer than close
habit Almost there

Mon avis : l’enjeu de « closer than close » était de réussir une nécessaire évolution vers le funk sans renier les racines R&B des débuts. TSOP leur offre ce tremplin par un cocktail vitaminé de trois titres bien trempés : « what’s your name » ouvre radicalement le chemin ; une moog basse entraînante, des guitares rythmiques … très rythmiques nous séduisent d’entrée, « mine all mine » n’est pas en reste ; une ballade mi-tempo bien orchestrée qui évoque par sa mélodie les plus belles heures du label, « searchin » un redoutable missile funky nerveux à la basse et griffé des claviers légendaires de Dexter Wansel, un solo de sax enivrant pour couronner le tout, que demandé de plus ? De jolies ballades viennent combler les amoureux de R&B et les auditeurs exigeant du label. La facilité avec laquelle celui-ci réussit une greffe entre R&B bien codifié et le funk fougueux nous vient à penser que Philadelphia en est le berceau. Quelques années plus tard Philly World Records avec Eugene Wild, CASHEMIRE… en reprendront le flambeau.

the stylistics 1982 - PIR - tsop
Face 1 Face 2
We should be lovers (there’s) always something to remind me
United You’re leaving
Call on you Don’t come telling me lies
My heart Lighten up

Mon avis : 1982 fait parti de ces nombreux albums reconnus tardivement par les puristes du genre, donc recherché par les collectionneurs de vinyles soul/funk d’aujourd’hui. La dureté de la compétition commerciale aux Etats Unis ont poussés THE STYLISTICS à se renouveler sans cesse sans se renier pour suivre la tendance. Ils répondent présent avec un album plein d’audace, adroitement ficelé avec un saupoudrage de funk sans courir derrière la tendance électro-funk qui se dessinait à ce moment. Sur une matrice R&B ; avec mélodies chaudes et arrangements de cordes classieux, « 1982 » met en avant la maturité et l’expérience d’un groupe soudé. Dexter Wansel qui apporte sur de nombreux titres un relèvement de tempo appuyé et un enrobage de rétro synthétiseurs de sa patte, confère à  quelques titres une ambiance inspirée et introspective qui ne suffisent malheureusement pas à émerger comme hits de l’album. Peut être le dernier album dans la pure tradition de ce que le label faisait de mieux avant de basculer vers un son plus « moderne » qui lui a déjà vieilli ...