« Ils ont eu leurs heures de gloire, ils ont fait l’unanimité, leur union était leur force, leur désunion souvent leur faiblesse»

MAZE featuring Frankie Beverly

MAZE - frankie beverly

Bio

MAZE featuring Frankie Beverly a été sans aucun doute le groupe le plus influent de la scène funk de la côte Ouest des Etats-Unis de fin 1970 à fin 1980. Frankie Beverly en est le véritable architecte ; artiste aux talents multiples, musicien (guitare, claviers, percussion), auteur, compositeur, interprète et arrangeur/producteur. Il s’est entouré de musiciens de session et de scène pour mettre en musique le son Maze : créatif, passionné, puissant, et profond. Ce qui a toujours été une marque de fabrique par souci de qualité, d’éthique professionnel et honnêteté pour ses fans. Avant d’être accompagné par cette formation californienne aux multiples talents, Frankie Beverly était établie à Philadelphie avec les Raw soul avec lesquels il enregistre sans grands succès quelques singles au tout début des années 70. Sous l’impulsion de Marvin Gaye, le groupe déménage pour San Francisco, se rebaptise Maze et signe un contrat avec Capitol en 1976. Leur premier album « Maze Featuring Frankie Beverly » sorti en 1977 renferme trois hits « happy feeling », « while I’m alone » et « lady of magic » et est disque d’or. L’album suivant « golden time a day » aux multiples singles dont « Workin’ together » (9ème dans les charts US) leur rapporte un autre disque d’or. Et ainsi de suite pour les albums suivants « inspiration » et « joy and pain » en1979 et 1980.

frankie beverly - MAZE

En plus de leurs albums studio aux multiples singles pour autant de hits, Maze fait des apparitions LIVE extrêmement remarquées dont les places se vendent à guichets fermés tant leur performance est légendaire. Des albums enregistrées en Live sont commercialisés dont les fameux « live in New Orleans » et « Live in Los Angeles » avec comme bonus une 4ème face de titres inédits enregistrés en studio.

Le milieu des années 1980 verront la consécration du groupe et l’aboutissement de leur travail avec « can’t stop the love » leur meilleur album qui est aussi le titre qui atteint la première place des charts US. Il faut patienter quatre ans pour que MAZE, qui tient à reconstituer ses forces et à renouveler son inspiration sorte « silky soul » leur 7ème album après avoir signé pour Warner. MAZE a toujours été fidèle à ses principes de fournir à ses fans un album de qualité et de se renouveler sans cesse pour proposer des compositions originales. « silky soul » tient ses promesses dans un registre plus moelleux (smoothsoul) avec un ancrage très westcoast. Il est disque d’or et place le hit du même nom n°1 au classement. Dans la même veine, « back to basics » qui sort en 1993 (en édition CD uniquement) reconduit la légende en renouant avec le lien très affectif et direct que MAZE a eu avec ses fans depuis toujours.

Discographie

Face 1 Face 2
Back in stride Too many games
Can’t stop the love I want to feel I’m wanted
Reachin’ down inside magic
  A place in my heart

Mon avis : Un album authentiquement funk urbain californien mijoté et pétrie autour de la voix douce et soyeuse de Frankie Beverly. L’équipe resserré (et réduite) de musiciens joue plus comme s’ils enregistraient ensemble en prise LIVE qu’en musiciens de session. « can’t stop the love » est un aboutissement dans la force et l’authenticité de MAZE à demeurer fidèle au funk fait main plutôt que de synthétiser avec facilité les instruments, à contre courant de ce qui se faisait déjà. L’instrumentation demeure classique, un batteur, un guitariste rythmique en tête, une basse qui ‘slapp’ un peu et un piano électrique DX7 aux notes enveloppantes en accompagnement discret pour rappeler que nous sommes bien en Californie en 1985.  La magie prend, car les mélodies soul greffées sur du funk donne une saveur à ce que l’on ne se lasse jamais d’écouter. Entre rythme appuyé et ballade mi-tempo, Frankie Beverly nous offre ce que l’on pouvait faire de meilleur avec des artistes musiciens inspirés.  

Mon avis : Tout bon groupe de musiciens se doit de fournir un album LIVE à la hauteur de leur savoir faire en studio et de leur réputation comme artiste. MAZE et sa cohorte de musiciens proposent un double Lp LIVE sur 3 faces du concert donné à l’Universal Ampitheatre de Los Angeles le 31 janvier 1986. Musicalement, ils reprennent bien évidemment leurs principaux succès avec beaucoup de fidélité dans la restitution des titres studio, c’est l’avantage des groupes qui enregistrent dans des conditions proche du LIVE en studio et qui n’ont pas besoin de « tordre » les titres pour les restituer en une prise unique. L’interprétation de Frankie est toujours aussi généreuse et habitée et celle des musiciens rigoureuse avec une vitalité dosée et bien gérée pour un rendu homogène sur tous les titres. En ce qui concerne l’enregistrement, la qualité est juste correcte, il manque un peu de spatialisation et de dynamique, mais l’ingénieur du son a privilégié la neutralité sans aller aussi loin que Al Schmidt sur le LIVE in EUROPE de Al Jarreau en 1978, mais on aurait préféré la technique de Don Murray sur le GRP SUPER LIVE IN CONCERT en 1988, qui là explose les Vu mètre en terme de dynamique. La 4ème face propose des titres inédits enregistrés en studio en 1986 pour compléter le double album LIVE en nouveau matériel. C’est toujours un cadeau que l’on accepte avec plaisir, car MAZE est toujours sincère en proposition et en musicalité. 

Face 1 Face 2
Silky soul Love’s on the run
Can’t get over you Change our ways
Just us Songs of love
Somebody else’s arms Mandela

Mon avis : « silky soul » est une exception à la règle du déclin des albums funk à la fin des années 1980. Au contraire avec celui-ci MAZE progresse encore, en tout cas au niveau des arrangements et de l’enregistrement. Warner a aussi apporté sa contribution par la qualité de ses studios et de ses équipements  qui subliment ici la performance de session du groupe par un rendu d’enregistrement et de mixage qui révèle en nuance une image stéréo profonde et détaillée. La progression de MAZE se vérifie donc par le travail de composition et d’interprétation en dépit d’une instrumentation qui fait un peu plus de place à la programmation batterie, mais cela ne s’entend peu ou n’est pas vraiment gênante. La concession à la rythmique chahutée et aux techniques instrumentales de la fin de cette décennie n’entravent pas une musicalité soyeuse (‘silky’) qui émane de la voix de Frankie ; plus profonde que jamais, presque spirituelle (‘soul’) et une instrumentalité de haut niveau, fidèle au funk auquel MAZE apporte une fois de plus ses lettres de noblesse.    

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