" le mythique label US est devenu un patrimoine musical universel irrigué par le talent de générations d'artistes qui se sont succédé pour nourrir l'espérance des suivantes pour une société plus ouverte et plus juste...en musique"

Dr STRUT

milira jones - Apollo Theatre

Bio

Dr STRUT a été chez la Motown ce que beaucoup de formations ont été vis-à-vis de leur label de tutelle ; une vitrine de savoir faire et de dextérité dans le jazz funk ; un courant musical qui lie l’enthousiasme du funk et les codes instrumentaux du jazz et qui a pris son essor à la fin des années 70, porté par de grands artistes comme Al Jarreau ou George Benson (chez Warner) ou d’autres formations avant eux comme THE CRUSADERS (abc puis MCA) ou Lonnie Liston Smith and THE COSMIC ECHOS (Columbia).

David Woodford-saxophone et flute, Kevin Bassinson-claviers, Tim Weston-guitare, Peter Freiberger-basse, Claude Pepper-batterie, Everett Bryson-percussion ont été les membres soudés de cette formation entre 1979 et 1982 pour trois albums et une collaboration étroite et fructueuse avec une immense artiste japonaise Miki Matsubara. Ce groupe de musiciens aurait pu restée une formation obscure « DYNAMIC GROOVADELICS » créée en 1977, s’ils n’avaient pas été contacté par Berry Gordy, patron de la Motown, pour signer pour 2 albums avec le label et ce dernier de compléter sa division jazz avec ce « fleuron » de musiciens
Les albums sortis en 1979 et 1980 ; « Dr Strut » et « struttin’ » se sont raisonnablement bien vendu et se sont classé dans le billboard charts des albums jazz. Ce qui rend les albums de Dr STRUT intéressants est le faible nombre de pistes que nécessite l’enregistrement de leurs morceaux, ce qui témoigne d’un grand professionnalisme des musiciens et une aptitude à la session Live du groupe, voire à l’improvisation. Ce qui rare dans l’industrie du disque.
En Fevrier 1982, le groupe réitère l’expérience pour un troisième album « soul surgery ». Le contrat avec la Motown n’ayant pas été renouvelé pour des raisons administratives, et le japon leur offrant une audience bienveillante, « soul surgery », bien qu’enregistré à Los Angeles, est uniquement distribué par Agharta un label japonais spécialisé dans l’édition d’albums catégorisé A.O.R (Adult Oriented Rock) aux Etats Unis. Tous les artistes de ce courant musical, dont Becker & Fagen de Steely Dan, ne tarissent pas d’éloges sur cette formation ; « musiciens de première classe avec des solos épiques ». C’est le moindre des compliments que l’on peut leur faire.

DISCOGRAPHIE

Face 1 Face 2
struttin’ commuter rabbit (for Folon)
acufunkture after
blue lodge nitwit
CMS nice ‘n’ sleazy
flip city no! you came here for an argument

Mon avis : Résolument jazz fusion dans l’esprit et la forme plutôt que jazz funk, « struttin’ » confirme la dextérité des musiciens de Dr STRUT à concilier les exigences de studio en terme de contenu et satisfaire en filigrane l’esprit MOTOWN pour un rendu de blues sur certains titres par l’usage de l’orgue au détriment peut être d'un peu plus de Fender Rhodes. L’enregistrement neutre et sans coloration de l'ingénieur du son valorise le jeu des musiciens pour une approche épurée du jazz fusion sans effets excessifs sur les solos de chacun ou d’une tonalité particulière permettant de relier l’album à sa localisation californienne. Les titres le plus rythmé sont nerveux avec une prédominance de guitares solo, puis de saxophone. « struttin’ » est un album qui joue collectif, bien dans son époque où les artistes brillaient plus par leur jeu que par leur image. Dr STRUT était le plus confidentiel des groupes de la Motown, ça a été une erreur de les avoir laissé partir.

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