Native de Chicago en 1941, Minnie Riperton fait parti de ces étoiles filantes de l’industrie discographique des années 1970 ; une artiste qui force le respect plus par son courage et sa personnalité que par sa carrière artistique trop courte pour marquer. Minnie a entamé sa carrière de chanteuse très tôt au début des années 1960 d’abord avec THE GEMS, puis avec the ROTARY CONNECTION dans un registre soul psychédélique. Mais c’est en 1970, qu’elle démarre véritablement une carrière solo avec l’album « come to my garden » produit par Charles Stepney (THE DELLS, EARTH, WIND & FIRE). En, 1972, elle devient choriste pour Stevie Wonder et épouse le producteur américain Richard Rudolph qui est aussi dorénavant son compositeur. En 1974, le titre « lovin’ you » issu de l’album « perfect angel » la propulse au sommet des charts. Avec celui-ci et les suivants, Minnie impose une interprétation libérée avec sa voix de quatre octaves et demi sur des compositions pop soul édulcorées à la sauce californienne par des mélodies sentimentales sur certaines ballades, des orchestrations riches en cordes ou des arrangements originaux qui évoquent les bandes son des films de ‘blaxploitation‘. L’attrait artistique est renforcé par la présence de musiciens chevronnés issu du jazz mais aussi du la pop californienne, le style de Minnie hésite entre soul par une interprétation habitée et R’nB par des choix instrumentaux.
En 1976, elle subit une ablation du sein après la découverte d’un cancer qui s’est déjà étendu… sa carrière continue ponctuée d’apparitions télévisuelles. Elle enregistre « Minnie » en 1979 un album produit chez Capitol qui lui ressemble ; toujours dans le même registre, il sera le dernier de son vivant. L’album suivant « love lives forever » est produit à titre d’hommage posthume à partir de titres démo enregistrés de son vivant en 1978 sur lesquels ont été plaqués des pistes enregistrées après. Minnie Riperton disparait le 12 juillet 1979. Depuis les titres de Minnie Riperton que l’on entend dans des bandes sons de film et de nombreuses reprises font revivre peut être pas une légende mais en tout cas une voix soprano hors du commun.

Mon avis : Honnêtement, il existe deux manière d’apprécier ou d’écouter ‘Love Lives Forever’ ; soit comme un album posthume que nous lègue une artiste au crépuscule de sa carrière ou comme un hommage appuyé par des musiciens compatissants et un ingénieur du son astucieux à partir de titres « fond de tiroir » non utilisés avant. Si l’on choisit la première hypothèse, dans ce cas on peut être ému par les ballades d’inspiration jazz classique de « I’m in love again » en duo virtuel avec Michael Jackson et « give me time » et son solo planant de Stevie Wonder à l’harmonica. Le reste est dans la continuité et le ton des albums précédents avec une interprétation soul sur des titres musicalement plus proche de la R’nB. Mais il y a toujours ce goût d’inachevé dans les albums de Minnie, ce qui me fait m’interroger ; Minnie est-elle une artiste non accomplie ou son œuvre est-elle simplement inachevée ?