"De beaux et talentueux artistes à la musique pétillante de vitalité pour une jeunesse insouciante et heureuse sous le soleil de Californie." 

MIDNIGHT STAR

BIO

Cette formation est une digne représentation de la mode des groupes à effectifs importants, dans la lignée de starpoint, qui ont envahi la scène funk au tout début des années 80. Reconnu comme un pilier de SOLAR Records, il s’est cependant formé bien avant la naissance du label de Dick Griffey, puisque c’est en 1976 à l’université que les frères Calloway et Belinda Lipscomb ont décidé de s’unir avec d’autres pour animer sur scène des fêtes universitaires. En 1978, lors d’un showcase live à New York, ils sont remarqués par Dick Griffey, alors en plein recrutement pour son tout jeune label. Le style musical du groupe axé sur un courant dit P funk (parliament et funkadelic), loin des mélodies soul ou funky édulcorées d’autres formations, permet à SOLAR d’enrichir sa panoplie musicale avec ces jeunes nouveaux talents.

En 1980, le 1er album de Midnight Star « the beginning » distribué d’abord chez RCA préfigure le début d’une longue carrière pour le groupe qui portera à partir de 1981 les couleurs du label SOLAR, avec des marges de manœuvre étendues dans ses choix artistiques. En 1981, l’album « standing together » est double disques de platine et deux ans plus tard ; « no parking on the dance floor », qui sera la marque de fabrique du groupe dans un registre électro-funk pour les clubs, consacre leur renommée international. Certains membres du groupe mettent à contribution leurs talents de musicien, arrangeur ou producteur au profit l’évolution musical du label ; l’album « so good » des WHISPERS qui bénéficie beaucoup de ce sang frais est l’exemple même de la vitalité et l’inventivité de MIDNGHT STAR jusqu’en 1986. MIDNIGHT STAR a propulsé de nombreux hit dance au sommet des charts et l’album « Head lines » qui contient le hit si bien nommé « midas touch » à rapporté l’or au groupe. En 1988, les frères Calloway quittent Midnight star pour entamer une carrière en duo et produire d’autres artistes. (Ils enregistrent «joy » pour Teddy Pendergrass)En 1990, après un dernier album pour le label et une tournée internationale épuisante, le groupe se sépare « momentanément » pour que chacun puisse se consacrer à d’autres projets. Ces vacances prennent la tournure d’une nouvelle carrière de compositeur arrangeur pour Bo Watson, qui s’épanouie avec la nouvelle génération montante R’nB ; Tony Braxton, Babyface…tandis que Belinda Lipscomb monte sur les planches dans des comédies musicales. Visiblement la séparation qui n’a jamais été définitive dans l’esprit du groupe l’est dans les faits. Or récemment Bo Watson a annoncé : « une séparation n’est qu’un moyen pour chacun d’apprendre sur la vie séparément afin de faire profiter à tous leur expérience individuelle pour que le groupe soit plus fort que jamais »…

En 2002, sort « 15th avenue » le 9ème album de Midnight star, l’épopée Solar et de ses étoiles est déjà loin

Discographie essentielle

Face 1 Face 2
Keep the spirit high *Make it last
You’re the star Searching for love
Follow the path Two in love
Set me on fire  

Mon avis : Ce premier opus fut ambitieux artistiquement mais risqué commercialement pour SOLAR qui se positionnait d’ordinaire clairement pour un son funk westcoast consensuel avec les autres formations au macaron stellaire. Mais MIDNIGHT STAR qui a les ressources d’une vraie formation d’artistes veut trancher et imposer des compositions plus originales ; soit inspirées de Doo Wop et de cabaret (« keep the spirit high »), d’hymnes à la religiosité gospel revisitée pour ses ballades « follow that path », « searching for love ». Les autres titres cuivrés rappellent des ascendances jazz-funk de Harvey Mason et de Jerry Hey. La rythmique funk est vaguement d’inspiration P funk… Le résultat mitigé, en dépit d’une production solide (Harvey Mason), déconcerte un peu sans décevoir réellement. Un Ovni à découvrir que l’on peut adorer ou bouder, en tout cas un album « collectible ».

Face 1 Face 2
Electricity No parking (on the dance floor)
Night rider Freak-a-zoid
Feels so good Slow jam
Wet my whistle playmates

Mon avis : « no parking on the dance floor» est l’album qui annonce le renouveau du son SOLAR qui abandonne orchestration et mélodies sucrées pour  un son club plus marqué. Midnight star adhère au courant musical urbain P funk caractérisé par une programmation synthétique poussée au niveau d’un couple rythmique binaire batterie/basse et des voix qui sonnent synthétique ; type vocoder… Ce courant rétro-futuriste qui peut prêter à sourire maintenant n’est jamais ridicule. Sur d’autres morceaux, entre autres les balades, l’instrumentation est plus classique ; l’esprit mélodique SOLAR est conservée sauf qu’un fond de synthétiseurs remplace l’orchestration des cordes des anciennes productions du label. Après tout, il fallait bien évoluer, se renouveler et surtout amortir l’investissement en matériel et en talents.

Face 1 Face 2
Headlines Get dressed
Midas touch Engine n° 9
Sty here by my side Close encounter
Close to midnight Dead end
  Searching for love

Mon avis : album urban groove résolument  “moderne” pour l'époque sur la forme et le fond, il s’apparente à l’ancêtre du Hip Hop actuel, notamment sur “headlines” qui est gratiné d’effets sonores synthétiques et de mixage autour d’une boite à rythme au tempo non binaire. “midas touch” est un hit percutant qui a atteint la cible des pistes de dance multi ethniques grâce à sa conception rythmique et instrumentale dépouillée et sa mélodie simple et aisément mémorisable. “Stay here by my side” est une ballade jazzy très enveloppée et coloré dans un style qui rappelle celui de SADE. La face B est moins contrastée, vaguement électro-funk quelquefois tournée maladroitement vers la pop. Un album à la hauteur de la réputation du groupe qui donne avec toujours de l’inventivité dans le registre P funk mais aussi un tournant adroit dans l'évolution du son SOLAR dans cette moitié de décennie 80.