« Leurs talents se nourrissent de leurs racines qui jouent au plus profond d’eux même comme une musique des vie passées qui ressurgit et déborde de vitalité. »

Alexander O'Neal

Bio

Alexander O’Neal est certainement la plus belle voix masculine produite par le tandem de producteurs de Minneapolis; Jimmy Jam & Terry Lewis. Avant que ce fringant jeune homme n’entame une carrière solo au succès relatif, il avait fréquenté quelques formations locales sans lendemain mais c’est surtout son recrutement par FLYTE TIME, à la fois groupe de musiciens et société de production, qui lui fait mettre le pied dans le business.

Ce groupe formé par Jimmy Jam, Terry Lewis, Monté Moir et parrainé par Prince, signe pour Warner Bros et se rebaptise THE TIME quand il s’autoproduit. Un conflit entre prince et lui le pousse à quitter le groupe, remplacé par Morris Day. O’Neal forme un groupe rock provisoire et enregistre deux singles pour un petit label basé à Chicago. En 1984, il signe un contrat avec Clarence Avant, directeur de Tabu records. Il prête d’abord sa voix dans les chœurs pour les enregistrements des albums de Cherrelle et de S.O.S. band. L’année suivante son premier album solo titré simplement « Alexander O’Neal » est produit par le tandem Jam/Lewis et Monté Moir qui le rétablissent dans ses droits avec FLYTE TIME. Sa voix pure et puissante est pleinement employé dans un album d’où émane une atmosphère romantique dans un funk mi-tempo et synthétique représentative de Minneapolis.
« innocent », «if you were here tonight » deux singles extrait de l’album atteignent le top 20 des charts R&B. Un duo avec Cherelle « Saturday love » issu de son propre album « high priority » atteint la 2ème place. Son talent est enfin reconnu pour que Flyte Time soit à nouveau associé à la production de deuxième album « hearsay » en 1987 qui frappe encore plus fort ; « fake » et « never knew love like this » sont respectivement n°1 et n°2 des charts US, l’album est certifié disque d’or. Après un album de noël au succès d’estime, Alexander O’Neal revient avec « all true man » en 1991 aux sonorité Hip,Hop R&B qui renouent avec les classements. L’album suivant « love make no sence » marque une rupture avec le son Flyte time avec l’absence de Jam & Lewis et une réorientation vers un son Californien avec le recrutement local de bons musiciens mais par des producteurs insuffisamment expérimentés. Quelques albums encore inédits ou best of n’ont pas épuisé le capital et la motivation d’Alexander O’Neal qui continue d’exister pour ses fans dans un parcours qui ressemble de plus en plus à celui d’un vétéran du funk, oui mais de la vieille école.


DISCOGRAPHIE

Mon avis : Comme un vent nouveau de fraicheur qui souffle sur la soul, Alexander trouve immédiatement le ton pour nous emmener sur son terrain ; raffinement des mélodies, richesse des programmations ; claviers et batterie. La rythmique mi-tempo de la face 1 est langoureuse, enveloppée d’un fond de synthétiseurs sirupeux et envoutant. On se laisse facilement convaincre par cette production solide qui passe bien le cap (difficile) de la mi-décennie 80. La face 2 plus rythmé a malheureusement vieilli par un emploi excessif de boites à rythme. Rattaché à Minneapolis, l’album a néanmoins été enregistré en partie à Los Angeles, « look at us now » en est un clin d’œil.

Mon avis : Un quasi sans faute pour Alex comme pour le tandem Jam/Lewis qui lui sert une de leur meilleure production en terme d’écriture et d’homogénéité. La totalité des titres sont de bonne facture. La programmation des claviers, la synthèse sonore poussée permet d’établir une atmosphère vaporeuse et diffuse. Un gros travail de mix réussi sur des effets de réverbération surpasse tout ce qui a été fait jusqu’à présent. De nombreux interludes et prologues mettent en scène une dramaturgie rythmique et musicale qui renforce l’impression de compositions sérieuses.
Le couple fusionnel batterie/basse est assourdi, des synthèses sonores orchestrales et des voix à la texture soyeuse sont poussées à l’extrême pour l’interprétation de Alex plus passionnée que jamais. Le duo avec Cherrelle est une déclaration d’amour d’anthologie. Un album pour les nostalgiques du gros son studio.