Il est impossible de faire l’inventaire des meilleures musiques funk de la décennie 80 sans évoquer la contribution exceptionnelle de PRELUDE ; label basé à New York. Initialement simple division américaine d’un label britannique PYE, PRELUDE a démarré avec son propre logo en 1977 en pleine vague disco. Il a proposé aux Disc Jockey et aux fans de disco/funk un format inédit pour ses titres ; la galette de 12 pouces 33 trs présentée dans une pochette unicolore noire où apparaissent le titre et le nom de l’artiste interprète avec le logo du label au design évocateur d’une piste de danse. La durée des morceaux pouvant atteindre quelques fois plus de 10 mn, ce format était justifié du point de vue technique. Avec quelques fois un ou deux remix en face B, ces versions clubs ont popularisé les titres quelque fois plus que leur interprète. En général après un premier bon single un album était commercialisé en format classique d’où étaient tirés d’autres titres pour d’autres versions maxi singles.

C’est Martin Schlachter qui en fut l’initiateur en 1977 avec une idée simple : promouvoir des artistes américain ou européen sur la scène disco (funk par la suite) internationale. Plus d’une centaine de maxi et entre 50 et 60 albums sont produits entre 1977 et 1985, durée d’existence du label. D train, The Nick striker’s band, France Joli, Hi Gloss, Gayle Adams, Unlimited touch, Sharon Redd sont un échantillon d’artistes ou de groupes ayant signés pour le label et ayant enregistrés un ou plusieurs albums et maxi singles. La spécificité et le savoir faire du label reposent en grande partie sur le remixage des titres par François Kevorkian ; Larry Levan, Shep Pettibone ; remixeurs et DJ visionnaires et talentueux qui allongent et renforcent considérablement les titres à usage exclusif des DJ et des bons clubs de dance.

Le déclin et disparition du disco au début des années 80 n’a pas trop affecté le label qui, s’étant déjà positionné sur le terrain des clubs, n’a fait que prolonger ce mouvement vers ce que l’on appelle dorénavant la ‘dance music’. Mais le recours au son électronique, inévitable au milieu de la décennie, a supplanter trop rapidement l’instrumentation classique et a provoqué l’inutilité et le départ de nombreux musiciens et à fortiori d’artistes du label. PRELUDE qui n’a pas eu le temps de se réorganiser, de recruter de nouveaux talents, bref de repositionner sa production pour suivre l’évolution musicale rapide à décliné et disparu en 1986 en pleine vague du son club. Le label le plus dynamique de New York s’est éteint, mais le rideau n’est jamais retombé sur les pistes de danse qui jouent encore certains de ses classiques