the jones girls

      Brenda                                Shirley                                         Valorie

BIO

S’il est un groupe féminin qui fait l’unanimité parmi les passionnés de soul et de funk ; c’est bien THE JONES GIRLS : Brenda , Shirley et Valorie dont le talent, comme pour les plus grands artistes, sera finalement reconnue avec le temps. Originaires de Détroit, la destinée de ses pimpantes jeunes femmes était prévisible. Elles chantaient en effet dès leur plus tendre enfance dans les chorales noires sous les reines d’une mère à la fois pieuse et protectrice mais aussi chanteuse de gospel. Adolescentes, elles ont pris conscience qu’il fallait prendre un tournant et s’orienter vers la soul music, plus porteur professionnellement, et ce en dépit des réticences de leur mère. Celle ci se ravisa à condition de contrôler leurs rencontres et les opportunités susceptibles de se présenter au moins jusqu’à leur majorité. Elles commencèrent comme voix arrière dans des tournées du Midwest. Leur véritable début, sous leur propre nom, fut avec le single « learn how to love » enregistré en 1970 sous un minuscule label local. Deux autres morceaux furent enregistrés avec leur mère Mary Jones.

En 1972, elles migrent vers un label filiale du groupe Holland-Dozier-Holland chez lequel elles enregistrent encore trois titres. En 1974,  elles déménagent pour les studios de Curtis Mayfield où elles enregistrent quatre autres titres avec un certain McKinley Jackson (qu’elles retrouveront plus tard) dont le fameux « if you don’t start nothing » qui les révèlera. Elles continuent ainsi à enregistrer des singles, au fur et à mesure qu’elles imposent leur manière de chanter à trois. En 1975, elles migrent vers la côte Ouest en pleine effervescence où elles prêtent leur voix pour les chœurs avec Aretha Franklin, Freda Payne, Curtis Mayfield, Lou Rawls, Lamont Dozier… En 1976/77, elles accompagnent Diana Ross, pour une tournée mondiale. En escale à Philadelphie, elles furent recommandées par Diana, en pleine audience, à Kenneth Gamble et Leon Huff, propriétaire du prestigieux label P.I.R. Elles signent la maison de disque de Gamble/Huff en mars 1978 et une nouvelle page va se tourner pour les " Joneses" et elle sera la plus belle musicalement.

En 1979, sort le premier album éponyme : « The Jones girls ». Trois titres se hisseront avec justesse dans les charts, ce qui n’enlève en rien à la qualité de leur album. En 1980, leur deuxième album « at peace with woman » permet d’imposer un style propre, exquis, adroit et résolument soul en pleine vague funk disco. Sans tenir compte d’une certaine critique ; leur reprochant notamment de copier THE EMOTIONS (trio féminin de Maurice White), et avec le soutien inconditionnel de Gamble-Huff,  elles réitèrent l’année suivante avec « get as much love as you can » l’album avec le titre phare "night over Egypt", c'est une consécration. En fin de contrat chez P.I.R., elles migrent chez RCA en 1983 pour enregistrer leur 4ème album « on target » avec Robert Wright et Fonzi Thornston à la production. Cet album opportunément orienté funky n’a pas convaincu les fans. Suite à cette échec critique et commercial, elles reviennent vers P.I.R. pour un nouvel album considéré par les puristes de soul/funk comme le meilleur : « keep it coming » avec à la rescousse McKinley Jackson et Kenneth Burke à la production. Cette album, qui fut le dernier des « Joneses » chez P.I.R est très côté actuellement. En 1986, Shirley, Jones toujours en activité dans l’industrie, sort un album solo « always in the mood » avec sur une face des morceaux romantiques plutôt agréables à écouter.

Il faudra attendre six ans pour qu’enfin THE JONES GIRLS se réunissent à nouveau pour un album audacieux et très réussit musicalement, enregistré à Londres : « coming back » chez un petit label indépendant britannique. Celui-ci réitère la magie de début avec de jolies morceaux et des arrangement à la hauteur de leur répertoire. Mais, comme toutes les légendes ont une fin, Valorie Jones nous a quitté en 2001 à l’âge de 45 ans. Brenda la rejoindra en 2017. Shirley est la seule à présent à perpétuer la légende et à entretenir la nostalgie lors de de soirée de gala pour celles et ceux qui les ont aimé.

DISCOGRAPHIE

Face 1 Face 2
Children of the night At peace with woman
Let’s celebrate (sitting on top of the world) When I’m gone
Dance turned into romance I just love the man
I close my eyes Back in the day

Mon avis : Cet album est la transition idéale vers le son funk des  années 80 après l’album précédent ; à la tonalité plus soul 70’s. C’est plus une évolution qu’un tournant, l’inspiration reste intacte mais sa mise en œuvre instrumentale gagne en subtilité à l’écoute attentive des titres. Les sœurs Jones s’épanouissent et nous enivrent dans la valse des morceaux qui s’enchainent. Une construction esthétique minutieusement préparée par un bon dosage entre les instruments rythmiques, des sons de piano électriques discrètement programmé par Dexter Wansel, le tout se font dans les violons de MFSB. Les titres rythmés sont une invitation à danser, les ballades sont relevées par un jeu délicat de guitare, Bobby Malach est très inspiré au saxophone… c’est un rêve ? Non ce sont les Jones girls !

Mon avis : Un album capable de réconcilier les plus irréductibles des amateurs de soul avec les passionnées de funk, tant le compromis ou la greffe entre ces deux courants musicaux est réussi. Le titre « keep it comin’ » viscéralement funk est construit autour d’une programmation basse-batterie efficace et convaincante. « Won’t let you take it back » et « love is comin’ at cha » pris en main par McKinley Jackson sont des morceaux soul/funk séduisants avec un habillage groove léger mais de haut niveau. « You can’t have my love » ; titre funky sans concession et « Ah, ah, ah, ah » ;  une ballade mitempo touchante, sont tout deux des titres qui transcendent. « What you wanna do that to me » est le seul slow de l’album ! Un chef d’œuvre d’interprétation féminine tourné vers un groove qui célèbre l’âme et la vie. Du grand Art.

FACE A FACE B
■Won’t let you take it back ■Love is comin’ at cha
□Why you wanna do that to me ●Ah, ah, ah ,ah
●You can’t have my love ▲ (you got the) right stuff
●Keep it comin ▲Better things to do