James « D train »  Williams

BIO

D train  a largement apporté sa contribution musicale et artistique dans la première moitié de la décennie 80 à la scène funk/club et au label PRELUDE qu’il a rejoint en 1982. D train  repose sur le tandem James Williams et Hubert Eaves,III, James étant la voix brute et chaude et Hubert l’homme derrière les claviers.  James Williams et Hubert Eaves ont étudié ensemble à l’université de Brooklin à New York. Hubert Eaves, qui s’était fait la main et une riche expérience aux claviers pour le duo de producteurs Mtume/Lucas, décida en 1982 de s’associer avec James pour construire un projet musical pariant sur l’évolution de la soul R&B vers plus de synthèses sonores et d’effets de mixage.

Il signe en 1981 un contrat chez PRELUDE  et enregistrent sous le nom de « D train » leur premier single « you’re the one for me ». Le titre fut n°1 pendant 3 semaines dans les charts dance au début de  1982. L’album « you’re the one for me » qui a suivi a foudroyé les charts et a propulser trois titres vers le sommet du classement dont « keep on » et « walk on by ». Cet album est désormais reconnu comme un classique du genre.

« music » le deuxième album sorti en 1983 est fait de la même trempe que le précédent ; de nombreux titres sont exploités en club. En 1984, vient « something on your mind » ; le troisième et dernier album du duo. Le morceau titre de l’album a grimpé la 5ème place des charts. Le duo s’est séparé (en bon terme) en 1985, Hubert Eaves ayant entamé une carrière de musicien de séance en studio pour Aretha Franklin, Whitney Houston et Luther Vandross. James s’est envolé pour le label Columbia où il a enregistré deux album : « in your eyes » en 1986 et « miracles of the heart » en 1988.

Ces deux albums à la sonorité sirupeuse et molle, en tout cas au contenu plus R&B que funk, tranchent avec la griffe et l’énergie de D train. James n’a pas véritablement convaincu, donc n’a pas consacré sa carrière solo. Il se contentera après en encore aujourd’hui de prêter sa voix pour d’autres artistes comme Patti Austin, Kirk Whalum, Alex Bugnon… dans un registre smooth jazz et ailleurs.

 

DISCOGRAPHIE (prelude)

Mon avis : Véritable expérimentation musicale pour l’époque, cet album repose sur la voix à multiples facettes de James Williams et la programmation révolutionnaire de Hubert Eaves, l’autre membre de D train. Profondément New New-yorkais, la voix assourdie et claironnante de James Williams se mue sur des passages rythmés en tirade rap/chantée. La basse moog synthétique est utilisée comme base d’une rythmique groove urbaine et affiche la prétention de forcer les portes des clubs tellement elle est entraînante. « Walk on by » reprise soul des années 70, a gardé un accent R&B classique, par son instrumentation de cordes et son interprétation teintée de romantisme et de nostalgie. « Lucky day », la seule ballade de l’album, rappelle par son instrumentation et ses arrangements les nombreuses productions Mtume/Lucas chez qui Hubert Eaves s’est inspiré. Très novateur sur le fond et la forme, D train ne ressemble à aucun groupe de funk. Il a trouvé le juste ton, c’est ce qui fait l’indémodable.