Tomoko Aran fait figure de star j-pop dans l’environnement musical et de l’Entertainment japonais pour son exposition avec ses albums solo et en groupe avec NAGISA NO ALL STARS, une formation temporaire et intermittente entre 1986 et 2006.
Née en 1958 dans la Préfecture D’Hirosaki, elle commence à écrire des chansons à l’âge de 19 ans. En 1981, elle débute sa carrière chez Warner Bros avec des albums solos, dont les très remarqués « Fuyü-kükan » (floating space) en 1983 et « more relax » en 1984 chez la Warner Bros
Dans un registre synthpop assumé, Tomoko Aran enchaine les albums solo jusqu’à la fin des années 80 tout en se produisant avec la formation NAGISA NO ALL STARS bâtie autour du quatuor masculin TUBE. Dans la décennie 90, elle se focalise comme auteure/compositrice pour d’autres artistes. Lorsque la vague de city pop revient, NAGISA NO ALL STARS se reforme pour une exposition plus médiatique que discographique.
Sur le plan personnel, on connait peu de chose sur sa vie privée si ce n’est qu’elle a été mariée à un producteur de musique de télévision mais surtout qu’elle a su parfaitement compartimenter sa vie privée de sa carrière musicale et d’entrepreneuse. Ses deux meilleurs albums étant réédité en 2022, Il y a comme un engouement à redécouvrir Tomoko Aran, figure désormais culte du j-pop des années 80 redevenu dans l’air du temps par quelques sampling par des artistes d’aujourd’hui de 2 titres devenu cultes de son album « Fuyü-kükan ».

Mon avis : Un noyau solide d’arrangeur/producteur et de musicien pour un album qui est de mon point de vu le mieux réussit et le plus abouti artistiquement de la carrière solo de Tomoko. En, effet il s’agit pour la plupart de musiciens issus du jazz fusion nippon, dont le célèbre groupe CASIOPEA. Autant dire que la barre a été mise très haut en termes d’arrangement et de musicalité même si l’ensemble de l’album (avant tous les autres) a pris un virage FM qui a peut être inspiré la réalisation de « high crime » de Al Jarreau. Comme tout bon album de j-pop, la jolie voix douce et posée de Tomoko Aran chantonne des titres en japonais entrecoupés de phrasés punchy en Anglais. La force de cet album réside dans la primauté de l’usage de nouveaux outils de synthèse sonores et de programmation qui ont équipé les studios de musique Warner, ici fraichement déballés puisque l’enregistrement de « more relax » s’est étalé du 11/02 au 27/03/1984 ! Minoru Mukaiya qui en a la charge s’en sort plutôt bien, puisqu’il ne s’est pas laissé grisé la surenchère de sons synthétiques, il garde la maitrise des claviers sans perdre de vue l’essentiel ; l’harmonie et la sobriété grâce sans doute à sa formation de jazz et son expérience de claviériste au sein de CASIOPEA.
"drive to love"  est le titre d’ouverture qui indique bien la tonalité de l’album ; pop FM sur la forme stage & scène Broadway-esque dans l'esprit .
"slow nights"  est le titre phare de l’album, un clip vidéo décalé en forme de scénette a été tournée, il nous plonge dans un univers naïf et révolu avec des intrigues de boite de nuit d’une autre époque.
« more relax » reflète bien son année, un enthousiasme, une insouciance, mais aussi le début d’une révolution sociétale vers plus d’émancipation féminine au travers l’adhésion à une musique qui sonne venir de l’étranger, mais en fait parfaitement j-pop ; mais ça il faut le temps et le recul pour le voir.