Paul Hardcastle est une figure artistique émérite en Angleterre pour sa contribution à la musique populaire et branchée Londonienne sous format de musique électronique ou synth pop dans les années 80, puis house dans la décennie 90 pour ensuite s’orienter dans le smooth jazz dans les années 2000.
Au début des années 80, Paul Hardcastle et Derek Green étaient membres d’une formation de soul/post disco DIRECT DRIVE qu’ils ont quitté pour créer FIRST LIGHT au début 1983. Paul est multi-instrumentiste claviers/ guitare/basse, tandis que Derek en est le chanteur interprète. Le single "don’t be mistaken" est la première salve de l’album « first » dont le contenu est un coming out de boogie /funk tendance électro qui ravit les clubs et les adeptes de nouveaux grooves désinhibés, s’éloignant des formats de jazz funk du moment. Les mauvais classements des singles dans les charts indiquent plus un format non commercial de l’album qu’un désamour pour les singles ; toujours appréciés en club. Le binôme se sépare, Paul entame à partir de 1984, une carrière solo plus heureuse commercialement avec de nombreux hits et de récompenses en Angleterre et aux États Unis. En 1989, FIRST LIGHT, devenu un concept plus qu’une formation revient pour un 2nd album : « you had it all » avec un nouvel interprète; Kevin Henry sur les titres chantés de l’album composés, arrangés et produits par Paul Hardcastle. Ce dernier est devenu un artiste complet qui le fera naviguer avec aisance sur les grands courants et le styles musicaux britanniques de ces dernières décennies avec toujours ce grand amour pour les musiques électroniques.

Mon avis : Il est évident que du point de vu strictement de la programmation et de la  musique synthétique, on a fait mieux depuis « 1st » dont l’intérêt musical n’est pas dans l’innovation mais dans le retro et les balbutiements d’une certaine manière de faire de la musique ; seul sur sa console et sans musiciens. Paul et Derek ont senti avant beaucoup d’autres cette évolution musicale majeure de la décennie et le prouvent avec cet opus indépendant plein d’entrain qui attise plus une curiosité bienveillante que l’appréciation d’un contenu musical fouillé. A une époque ou la pop ne dominait pas encore les radios et les clubs, les titres sont des caricatures extrêmes d’un électro funk simpliste, parfois kitch mais devenu culte par la naïveté de leur intention. Attention, cependant "daybreak"  est un titre de pur funk redoutablement efficace, il frappe au cœur des puristes par son aspect dépouillé de tout artifice comme un moment d’apesanteur avant l'éclipse temporelle Orwellien de FIRST LIGHT.