Louis Bernhardt Price fut d’abord chanteur remplaçant de Dennis Edwards ; joker des THE TEMPTATIONS entre 1977 et 1980. Originaire de Chicago, il déménage pour Los Angeles où il se produit dans différentes formations avant de rejoindre THE TEMPTATIONS alors en contrat chez Atlantic records. Le contrat n’étant pas prolongé, il quitte le groupe et retourne chez chez la Motown. Il rejoint THE DRIFTERS, une vieille formation de R’nB/soul aux personnels très mouvants et y reste pendant cinq ans tout en assurant quelques prestations comme chanteur de session pour le groupe HEATWAVE. En 1990, il signe enfin pour la Motown pour un album solo qui verra le jour l’année suivante simplement intitulé « Louis Price ». Ce qui correspondait à cette époque, la Motown ayant fêté ses 30 ans, à une politique du label de promouvoir de nouveaux talents tout en gardant un pied dans la tradition. En dépit d’une qualité artistique et d’un effort de production incontestable, celui-ci se vend très mal et la dure loi du marché aura raison de sa carrière solo à peine entamé. Avec quelques apparitions au cinéma et à la télé aussi fugaces qu’éphémères, Louis Price prête sa voix à une mini série autobiographique sur THE TEMPTATIONS et se produit de temps à autres dans différents club de la côte ouest dans la catégorie des vétérans du certaine idée de la soul et du R&B.

Mon avis : Le principal intérêt de « Louis Price » est qu’il allie tradition dans l’écriture/la composition des mélodies et modernité par la programmation assez pointue des synthétiseurs basse et batterie. Sans jamais tomber dans le piège de la technicité, les arrangements mettent en valeur une voix soul authentique, nuancée même si elle n'a pas l'ampleur de celle de Dennis Edwards, mais qui n’est pas sans évoquer celle de Marvin Gaye. Dans le pur respect de l’héritage Motown, Louis Price et ses producteurs, dont Michael Stocks (excusez du peu ! ) ont concédé sur le fond une coloration westcoast renforcée par une guitare strate et de nombreux solos de saxophone. "heart devotion" est une ballade mi-tempo dans la tradition du producteur Michael J. Powel (Anita Baker). « flesh & blood » est imprégné de new jack soul urbaine sans grande originalité. Le romantisme de l’album, jamais renié est servie par instrumentalisation adroite et pertinente. L’autre intérêt réside dans le format ; un des tout derniers albums vinyles encore pressés alors que le CD s’imposait. Un album qui a bien vieilli sans être vintage.