« Pour être honoré de leur étoile au Hollywood Walk of Fame, ces stars ont transcendé la culture musicale qui les avait imprégné en un art qui a ébloui le monde»

Dionne Warwick
Dionne warwick

BIO

Dans l’industrie musicale aux États Unis, Dionne Warwick est considérée aujourd’hui comme une légende vivante après plus de 60 ans de carrière dans la chanson et la télévision. Dans les genres artistiques R&B , soul et pop, cette immense chanteuse/interprète à la voix charnelle au timbre unique, a géré sa carrière de main de maître, s’entourant des meilleures producteurs, de talentueux compositeurs, côtoyant les plus en vu des artistes de son époque avec un élan de générosité tout en cultivant une image d’une femme émancipée au glamour chic sans ostentation.

dionne warwick - now

Avec 6 Grammy Awards, 80 titres classés au Billboard et 100 millions d’albums vendus dans le monde, elle peut légitimement prétendre au statut de star internationale au même titre que Diana Ross, Aretha Franklin ou Whitney Houston (sa cousine).Dionne dispose de son étoile au Hollywood Walk of Fame depuis 1985
Marie Dionne Warwick est née dans le New Jersey le 12 décembre 1940. Issue d’une famille de chanteurs de Gospel du coté de sa mère, elle chante à l’Eglise depuis ses 6 ans. Elle fait des études de musique et monte un groupe local qui se produit à L’Apollo Theater de New York et qui fait les chœurs pour de nombreux artistes en session ou sur scène. Dionne est un jour remarquée par Burt Bacharach, un pianiste/ compositeur et producteur influent, qui lui propose d’enregistrer des maquettes en solo. En 1962, Dionne Warwick signe chez Scepter Records et son premier single "don’t make me over"  est un tube qui été repris de nombreuses fois par la suite. Le suivant : "anyone who had a heart" aussi. Elle enregistrera chez ce label plus de 10 albums studio et de nombreux titres pour des bandes originales de film.
En 1972, Dionne signe chez Warner Bros pour un contrat mirifique, inédit à l’époque. Son nouvel album « Dionne » produit par le couple Burt Bacharach / Hal David est un échec commercial. Les suivants fonctionneront mieux après avoir changé de producteurs systématiquement pour chaque album comme pour varier les tendances et explorer les styles musicaux sans se laisser enfermer dans le même registre. Au cours de cette décennie riche en courants musicaux, donc en opportunités, elle sait se faire écrire des textes adaptés à son répertoire. En 1978, elle rejoint le label Arista sous l’insistance de son directeur d’alors Clive Davis. On lui offre un pont d’or vers la scène pop avec Barry Manilow qui lui produit « Dionne », l’album qui lui rapporte 2 Grammy Awards et un prix à Tokyo. C’est un nouveau tournant dans la carrière de Dionne Warwick qui entame la décennie 80 en glissant, sans couper les ponts, de la scène R&B / soul communautaire vers l’univers pop californienne afin d’élargir sa base d’auditeurs vers les classes moyenne et aisée multiraciales. De nombreux albums suivront avec une alternance entre musique pop grand public et d’autres R&B plus pointus. Il y aura aussi de nombreuses collaborations avec les meilleurs producteurs, compositeurs du moment et des duos très Entertainment comme « that’s what friend are for » avec Elton John, Gladys Knight, Stevie Wonder au profit de la recherche sur le S.I.D.A. En 1985, Dionne Warwick renoue avec Burt Bacharach et sa nouvelle associée Carol Bayer Sager pour des titres très aboutis pour une Dionne au sommet de sa carrière artistique et de son épanouissement individuelle. La décennie suivante sera tout aussi active musicalement pour Dionne avec 5 albums dont un seul avec des titres inédits, les autres étant des reprises se contentant de revisiter son répertoire ou des explorations d’autres univers musicaux ; film, Brésil, classique… Dionne est désormais une artiste libre mais aussi engagée ; en 2002, l’ONU-FAO lui remet le titre honorifique d’ambassadrice de bonne volonté pour son engagement dans l’humanitaire et l’écologie. Musicalement les années 2000, verront Dionne varier son répertoire dans des albums inédits de chants de Noel, de gospel et de ses anciens titres revisités et réactualisés. Aujourd’hui, au crépuscule de sa vie, Dionne peut avec fierté regarder le cours de sa vie et de sa carrière. Il y a toujours cet éclat dans son regard, celui de l’amour de la vie qu’elle a exprimée toute sa vie en musique qu’elle veut continuer à nous offrir.

DISCOGRAPHIE VINYLE 80's

dionne warwick - friends in love

Mon avis : L’entrée en matière se fait avec le titre "for you" ; une feel good chanson, celle qui vous fait lever du bon pied le matin et qui contient tous les bons ingrédients qui ont font la patte de Jay Graydon à la grande époque des productions estampillées de nom de son studio : Garden Rake. Les duos avec Johnny Mathis sont des chansons romantiques à l’eau de rose mis en relief par quelques riffs de guitare solo mais l’interprétation de Johnny est désormais désuète. "never gonna let you go" est un ballade plus calibrée pour les charts R&B mais très typé calif., avec une profondeur émotionnelle exaltée par ces fameux riffs de guitare et le piano électrique de Robbie Buchanan. La suite est du même calibre avec peu de titres rythmés, très agréable à écouter mais insuffisant pour enflammer les radios et encore moins les pistes de danse. A l’exception peut être de "can’t hide love" de E.W.F très cuivré comme sur les albums de Al Jarreau mais plutôt quet storm que groovy. La face B est à l’image de la A ; production propre, académique un peu monotone, sans grande originalité par un excès de prudence mais surtout par répétition de ce que les arrangeurs et musiciens savent faire de mieux avec les moyens d’une production moyenne.

dionne warwick - heartbreaker

Mon avis : Après Los Angeles, Dionne pose ses valises à  Miami rejoindre les studios de Barry Gibb ; leader charismatique des BEE GEES. Avec des moyens de production à peu près équivalents à celui de l’album précédent pour un projet artistique plus ambitieux, les producteurs et les compositeurs offrent à Dionne la possibilité de renouer avec un répertoire soul parfois réactualisé par une coloration pop version Miami. Les titres sont superbement interprétés par une Dionne plus habitée par les émotions de sa vie que par l’insouciance esthétique d’un répertoire R&B, la différence entre les deux genres réside aussi là ! "take the short way home" et  "misunderstood"  portent les stigmates des grands titres DISCO des BEE GEES. Bien que non crédité, les Barry Gibb et ses frères font entendre leur voix de chœur inimitable pour des compositions florissantes dont ils ont le secret. La voix de Dionne s’y pose comme une rosée, un moment de recueillement devant la beauté de sa vie en chanson. Barry Gibb en est l’ange par qui ce grand moment de chansons est possible.

dionne warwick - reservation for two

Mon avis : Albums de duo avec guests autour d’une Dionne plus séduisante que jamais qui s’épanouie dans la R&B et la pop westcoast avec des compositions taillées sur mesure pour exprimer tout le potentiel de sa voix et l’expression de sa personnalité. Le marketing de la pochette indique qu’il s’agit de l’album de sa vie. Peut être. "love power", "in a world such as this" et "heartbreak of love" sont des titres de force composés et produits par le couple en vu pour ce genre de récit romantique ; Carole Bayer Sager et Burt Bacharach. Ils sont très agréables encore à écouter par leurs instrumentations plus jouées que programmées. Les titres produits par Jerry Knight et Aaron Zigman sont ceux des requins des studios de Los Angeles ; strates guitares, programmations de claviers haut de gamme… « reservation for two » est un album cliquant qui en jette par de gros moyens de studio dédiés à une Dionne qui rayonne au milieu de ses amis pour une réception pop des grandes heures (après le couché de soleil) de Los Angeles. Ne restent que les souvenirs pour ceux qui les ont vécu où les rêves de ceux qui auraient aimé être là…