Norwood B.
BIO
Norwood B. est un chanteur qui n’a pas été très actif dans les années 80 sur le plan discographique. Deux albums solo, quelques singles issus de ses albums, puis la chance d’être crédités sur quelques compilations ne font pas de lui un artiste de premier plan en musique, plutôt un opportuniste qui gère une carrière d’image, de people. Sa notoriété doit plus à son aspect esthétique, à ces expositions médiatiques extravagantes et son goût pour l'entertainment un peu kitsch.
Norwood Berry Young ne vient pourtant pas de nulle part, puisqu’il faisait parti d’une troupe de jazz rock fusion qui a changé plusieurs fois de nom avant de devenir le groupe : PIECES OF A DREAM, formation qu’il rejoindra en guest pour un album en 1989. Dans son livre ; « getting back to my me », Norwood relate son enfance à New Jersey, sa scolarisation dans des établissements catholiques, une réputation de chanteur à voix qu’il se construit en parallèle. A 16 ans, après avoir gagné un télé crochet sur "star search", on lui offre un deal avec le nouveau label de Philadelphie : Philly World Records pour enregistrer un single "you’re on the one, (you’re on the money)". Puis un album suivi en 1982; « an evening with Norman B. » qui recevra un excellent accueil par la critique en Angleterre. L’album est considéré à présent comme un classique R&B. Norwood B. arrive à se faire une petite popularité en Europe, au japon. Un autre album est enregistré chez MCA en 1987 ; « I can’t let you go » tout autant acclamé en Angleterre. Il est en outre sélectionné pour le rôle principal d’une comédie musicale de Broadway alors en vogue: DREAM GIRLS qui sera un tremplin pour d’autres productions du même acabit. En parallèle, Norwood fait fructifier et grossir sa notoriété dans le monde de la nuit, propriétaire de boite de nuit en Allemagne, il mène une vie festive et mondaine qui l’entraine loin dans ses addictions, son auto-destruction, ses problèmes judiciaires et la chirurgie esthétique réparatrice…pour masquer ses excès et faire rebondir le mythe. Celui qui avait la réputation d’être un fêtard invétéré, se raconte dans un livre auto édité en 2010 "The Chronicles of Norwood Young” où relate comment il a repris le contrôle de sa vie par la spiritualité. Un album autoproduit « just Norwood » raconte en musique son lent processus de reconstruction, cette fois en spiritualité. Norwood fait désormais parti du paysage culturel américain, pas seulement par sa discographie, on sent doute, mais par le storytelling autour de sa vie que beaucoup d’américains aiment se faire raconter.
DISCOGRAPHIE
| Face 1 | Face 2 |
|---|---|
| my funny valentine | all at once |
| just the two of us | not to strong to cry |
| here we go again | love loving you |
| you’re on the one |
Mon avis : Aux États Unis, même les bellâtres peuvent chanter, et quand ils ont la chance de signer pour un bon label, les résultats peuvent aller au-delà des espérances. C’est le cas de Norwood B. heureux gagnant d’un télé crochet et qui se fait produire un album chez Philly World Records, avant CASHMERE, Eugene Wilde... « an evening with Norwood B. », que vaut il vraiment ? PWR a mis les petits plats dans les grands, pour un budget de production moyen, l’album est confié à un arrangeur/producteur ; Buddy Turner issu de la soul et du disco. Des ingénieurs du son de premier plan, des musiciens chevronnés et quelques seconds couteaux font sonner la galette dans un registre R&B/funk assez convaincant sans excès de synthétiseurs et des compositions qui fidèles au son de Philadelphie. Il faut aussi rendre hommage à Norwood B. et reconnaitre qu’il a un talent comme interprète avec une voix chaude et fougueuse avec une tonalité entre Teddy Pendergrass et Marvin Winans. Ce n’est pas un hasard. “my funny valentine” ; “all at once” » sont les titres forts de cet album, “just the two of us” est un titre original avec des influences blues, les autres titres ne sont pas à la traine mais ne sont pas d’une grande originalité puisqu’il s’inscrivent dans la tradition du son de Philadelphie ; classe, élégant et romantique. Du sur mesure pour Norwood B. qui apporte autant au label qu’il en reçoit. Affaire conclue.
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