Hitomi « Penny » Tohyama est la plus américaine des chanteuses japonaise, d’où le surnom de "Penny" qu’elle a porté en début de carrière et la musicalité R&B/funk sur ses premiers albums enregistrés au début de la décennie 80 avant de s’abandonner au fur et à mesure à une orientation city-pop au cours de cette décennie.
En effet, sa carrière discographique est riche d’une discographie de 13 albums sortis entre 1981 et 1993, ainsi que de chansons thématiques pour des dessins animés. Penny a donc connu l’âge d’or du funk et la période faste de la J-pop. Née au japon en 1957 dans la ville de Kosa, elle a vécu dans la préfecture d’Okinawa jusqu’à la deuxième année du collège pour ensuite déménager avec ses parents à Oakland aux Etats Unis où il y a été scolarisé jusqu’à l’université. Formée plus Anglophone que locutrice japonaise, par son environnement familial et social, elle était destinée à chanter en Anglais. En se relocalisant au japon pour se lancer dans la chanson, le producteur Hikaru Kanematsu l’a encouragé à chanter à chanter en japonais. Il s’ensuivra de nombreux albums chantés en japonais même si les titres de ses chansons sont majoritairement en Anglais. Il en demeure pas moins, que sa voix à la fois soyeuse et éclatante, sa diction parfaite leur confère un cachet particulier. Elle est demeurée active par la suite jusqu’en 2009 comme lyriciste-parolière, consultée par d’autres pour sa double culture lui permettant d’écrire des refrains en Anglais comme ajouts aux chansons composés en japonais. Hitomi Tohyama a conservé de ses belles années un souvenir joyeux et conserve de nombreuses anecdotes de studio très instructives pour celles et ceux qui se passionnent pour le making of de ses albums dont certains sont devenus cultes.

Mon avis : Avec « sexy robot », Penny signe l’album le plus funk de sa discographie et peut être même du répertoire City pop de son époque. La face 1 est très groovy ; "sexy robot", "wanna kiss", "tuxedo connection", "let’s talk in bed" sont des titres de pur funk façon New Yorkaise qui incite plus à apprécier qu'à danser, alors que "we are in the dark" rappelle les belles mélodies du son de Philadelphie. La moog bass est très bien programmée, mis en avant, il renforce le pédigrée funk, voir club chic de l’ensemble. La face 2 consacrée aux ballades ‘light mellow’ nous montre une facette plus glamour et nuancée de Penny qui parcourt et revisite toutes ses influences US ; jazz, soul, puis blues par des titres inédits parfois originaux, toujours très proprement joués et interprétés avec une impression de facilité. La voix de Penny est impressionnante de clarté et de précision, ciselé en japonais, puissante et presque sans accent sur les refrains, elle fait sienne les titres, fait corps avec l’instrumentation. Hitomi « Penny » Tohyama a mis le meilleur d’elle-même dans cet album, cela s’entend, elle a mis en accords ses racines avec ses rêves.