En quittant l’école, Randy exerce ses talents dans des nights club, puis est recrutée comme vocaliste pour les tournées américaine de Georges Benson et de Cannonball Adderley au début de la décennie 70. Pris sous l’aile de ce dernier, elle enregistre quelques singles en solo avant de signer en 1976 à 24 ans pour le prestigieux label Warner Bros. « everything must change » puis « miss Randy Crawford » sont deux premiers albums qui révèle une délicate silhouette à la voix délicatement positionnée entre jazz et soul, sans reliefs mais sans fausse notes. « raw silk » en 1979, permet à Randy d’accrocher les charts. Mais c’est le hit « street life » sur l’album du même nom des crusaders qui révèle l’interprétation décisive de Randy sur ce hit international. Les crusaders lui rendront une forme de reconnaissance appuyée si ce n’est une véritable envie de collaboration en produisant son 4ème album solo « now we may begin » lequel met en exergue une Randy Crawford qui a enfin trouvé son répertoire.

Les 3 albums suivants « Secret Combination », « Windsong » et « nightline » en association avec le producteur Tommy LiPuma rencontreront un succès commercial tout relatif même si certains titres dont « you might need somebody » , « rainy night in Georgia » ont définitivement marqué les mémoires. Randy Crawford se positionne ensuite sur les albums suivants dans la catégorie pop/soul ballade ce qui lui permet de consolider une notoriété en Europe, notamment en Angleterre. Ce choix artistique et commercial qui lui permet de suivre l’évolution des goûts musicaux de cette fin de décennie 80 et durant la décennie suivante dans le registre smooth jazz lui permettent d’accrocher quelques hits mais brouille quelque peu son répertoire. Enfin, elle revient dans les années 2000 à son répertoire soul/jazz et le titre de son dernier album « no regrets » est tout à fait bien choisi pour illustrer une trajectoire qu’elle assume. Après tout n’est pas le prix de l’émancipation? Respect !