"le Funk était leur A.D.N. Précurseurs ou suiveurs, ils sont restés fidèles à la musique qui les, nous faisait vibrer."

JUICY

JUICY - katreese barnes - jerry barnes

BIO

JUICY est un groupe musical américain centré autour de la fratrie Jerry et Katreese Barnes ; multi-instrumentalistes. Leur rencontre avec Eumir Deodato, alors plongé depuis quelques temps dans le bain de la mouvance funk de cette décennie, sera heureuse et fertile pour leur carrière respective. En effet, JUICY n’a pas de producteur, et Deodato a besoin d’une oreille pour s’orienter et se nourrir dans ce foisonnement de musiques urbaines en plus de musiciens-interprètes pour ses futurs albums solos. En 1982, l’album éponyme juicy sort comme un bébé bien né avec un groupe élargie à d’autres membres (voir crédit de l’album) et des musiciens de session dont Deodato lui-même aux claviers ; il contient le single « don’t you wanna » qui se place dans le palmarès du billboard.
En 1984, une de leur composition ; « beat street strut » est intégré dans la bande son du film musicale « beat street ». La bande son du film est certifiée or.
En 1985, leur deuxième album, toujours produit par Deodato, voit JUICY se resserrer autour de la fratrie, Jerry et Katreese Barnes étant les seuls membres crédités sur l’album « it takes two ». le sigle « sugar free » atteint la 13ème place du billboard US et la 45ème place des charts pop britannique. L’autre single de l’album ; « nobody but you » a un succès modéré puisqu’il ne parvient qu’à la 59ème place du billboard US.
En 1987, leur 3ème album ; « spread the love », plus foisonnant que l’album précédent, est un échec commercial, le duo titre de l’album avec Chaka Khan, le recrutement de nouveaux musiciens new-yorkais talentueux, dont Bernard Wright, n’ont pas convaincu. JUICY n’a pas su choisir entre électro-pop ou urban funk. JUICY est dissout dans l’année. Katreese barnes se concentre sur ses activités productrice et de composition avant d’être recruté peu après comme directrice musicale pour le show « Saturday night live » Elle est décédée en 2019 à l’âge de 56 ans non sans avoir laissé une pierre blanche dans le sillage de son parcours et celui de son frère : honorable et sincère.

Discographie vinyle

Face 1 Face 2
love’s a merry go round don’t cha wanna
you’re number one satisfied
I’ve got something the night is still young
our love is stronger sing the message

Mon avis : Pour le premier de JUICY, Deodato et une équipe de musiciens moyens mais dévoués veulent promouvoir un funk intimiste, sans effets d’artifices, un peu calqué, il est vrai, sur la ligne mélodique de KOOL & THE GANG mais avec moins de moyens. Il en ressort une succession de titres rigoureusement joués sur des compositions honnêtes qui peuvent manquer de punch selon les conditions d'écoute. La stratégie de JUICY et sans doute du producteur, est de susciter une envie de réécoute en jouant sur une ambiance plutôt que d’un emballement avec des titres calibrés pour être des hits. Quand on est limité par des moyens de production et que l’on ne dispose pas de grandes compositions à mettre en musique, il faut être mesuré et s’assurer d’une cohérence de fond plutôt que de se risquer sur des arrangements que l’on ne maitrise pas. JUICY et Deodato réussissent parfaitement ce challenge. En s’appuyant sur une équipe d’amis musiciens, les titres s’enchaînent avec une tonalité générale agréable sans grand relief, mais proprement joué. L’interprétation plus intimiste que technique peut enchanter ça et là par un bridge un peu magique qui vient rompre une succession de refrains et couplets simplistes. Il est vrai que la force de Deodato est d’aller à l’essentiel avec des titres parfois (faussement) simplistes, après tout n’est pas ça l’esprit de la funk.

Mon avis : Pour cette seconde salve, JUICY et Deodato ont visé la niche musicale funky mellow mood du son New-Yorkais de cette mi-décennie 80. Une programmation synthétique omniprésente et mono-tons sur tous les titres, une équipe de musiciens réduite au duo Barnes (plus certainement aussi Deodato), permet une coloration funk chic sentimentale de bon cachet à l’ensemble mais ne parvient pas totalement à imposer un style, une griffe JUICY dans cet univers musical R&B. Les places étant déjà prises par les productions Jam/Lewis et SURFACE pour les titres de ballades. L’équation était difficile, car le meilleur de l'artisanat ne peut surpasser les productions concurrentes locales dans ce registre, abondées de moyens matériel et humain experts en gros son studio par les gros labels. JUICY s’adresse à un public confidentiel, loin des standards des productions commerciales à large audiences. Celles et ceux qui aiment humer l’air d’antan ou plutôt écouter le funk d’avant auront la fibre nostalgique sensible d’une époque idéalisée, musicalement révolue, mais cette émotion est purement subjective. Était-ce cela  l’intention de JUICY ? si oui, alors « it takes two » a atteint son but.

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