BIO

LOOSE ENDS est le groupe le plus emblématique de la scène soul funk anglaise des années 80. Son histoire a commencé au tout début de la décennie, quand Steve Nichol,  joueur de claviers et de trompette formé à l’académie de music de  Guildhall décide de monter un groupe soul. Il rencontre Jane Eugene, une élève styliste qui ambitionne de devenir mannequin et Carl (Macca) McIntosh, un bassiste jazz. Ils démarrent sous le nom de  LOOSE END  quand ils signent chez Virgin en 1982. Leur premier single « we’ve arrived » se classe 3ème dans les charts. Sous l’impulsion et l’écriture de Chris et Eddy Amoo (REAL THING), il sort ldans la foulée le 2ème single  « in the sky » qui se classe 2ème. Puis suivra peu après « don’t hold back your love », LOOSE END devenant alors LOOSE ENDS. En 1983, Ils recrutent Nick Martinelli, un producteur américain de Philadelphie pour leur premier album. Celui ci qui a déjà travaillé avec de nombreux artistes, notamment sur l’album « zoom » de fat Larry’s band, possède une expérience indispensable pour orienter musicalement Loose Ends vers les charts UK et US. Nick sera d’ailleurs pratiquement le 4ème membre tant la symbiose est complète avec le groupe. 

L’album « a little spice » sorti en fin d’année combine une esthétique sonore soul jazz très british avec une rythmique funky dynamique menés par des musiciens américains chevronnés. Il s’appuie aussi marketing commercial important. Le résultat est encourageant, Loose Ends prends son envol ; trois singles de cette album vont se placer dans les charts Anglais et un dans les charts américains.

En 1985, le deuxième album « so where are you » avec Nick Martinelli aux commandes et Dexter Wansel du label P.I.R. en renfort propulse Loose Ends sur le devant de la scène soul funk Européenne et américaine. L’album est remarquable. Trois vidéo clip viendront renforcer l’image d’un groupe bien dans sa musique et ses baskets. Le troisième album « Zagora » sortira en 1986. Très proche dans le style et l’instrumentation du précédent, il renferme en outre des sonorités qui évoquent l’Orient et ses plénitudes étendues. Les photos de la pochette ont été prises dans le désert marocain près d’un village appelé « zagora »... Deux morceaux se placeront en tête des charts.

« The real ChuckeeBoo » sorti en 1988 marque un changement dans le style musical du groupe. Un son plus underground et moins sirupeux est mis en avant sous l’influence d’un mixage façon US confié à Louis Silas, jr et à Timmy Regisford. Plus orienté vers le marché Américain, Loose Ends se devait de faire un album qui ne soit pas une réplique des précédents. En 1989, le groupe se sépare suite à des désaccords sur les stratégies musicales futures… mais aussi certainement pour des question d'égo.

En 1990, sort un album de Loose Ends « Look how long » avec Carl McIntosh et de nouvelles recrues. C'eut été plus honnête pour Macca de monter un groupe sous un autre nom. Alors que Loose Ends était le fer de lance d’un savoir faire musical unique, avec « Look how long » il se contente de courir derrière un nouveau style initié par avant lui par SOUL TO SOUL. Ce qui suivra, remix etc…n’a vraiment plus d’importance puisque  le Loose Ends  qu'on aime n’est plus. On se consolera avec sa discographie, certes petite mais prestigieuse.

 

DISCOGRAPHIE

loose ends - a little spice
Face 1 Face 2
Tell me what you want Dial 999
Feel so right now Music makes me higher
Let’s rock Choose me
So much love A little spice

Mon avis : un album percutant. « tell me what you want », « dial 999 » et « let’s rock » sont des morceaux de pure funk rythmés sans concession avec une boite à rythme redoutable d'efficacité, une moog basse structurante pour un son de scène club « "dance" de ce début de décennie 80. La rythmique est endiablée, les arrangements sont originaux et la production est solide. Les autres titres sont une invitation au voyage dans les profondeurs veloutées de la soul anglaise sans être pour autant trop typé, bercée par les voix suaves et sensuelles de Jane Eugène et de Macca. On remarque que dans l’édition US, les versions de « tell me what you want » et « dial 999 » sont allongées et curieusement « feels so right now » est remplacé par le titre « hangin’ on a string » qui provient de l’album suivant « so where are you? », car la 1ère édition MCA date de 1985. Ce qui n'enlève rien à la qualité de l'ensemble, un délice de nuances musicales qui fait de « a little spice » un album de référence et peut être aussi un masterpiece du genre.

loose ends - so where are you?
Face 1 Face 2
magic touch hangin’ on a string
a new horizon give it all you got
if my lovin’ makes you hot the sweetest pain
so where are you you can’t stop the rain
golden years silent talking

Mon avis : Deuxième immense album du groupe focalisé sur la maîtrise d’une instrumentation plus  moderne et l’exploration d’un univers soul sans reniement des racines groove et funky qui fondent la musicalité ou la spiritualité sans pareil du groupe. Quelques discrets effets sonores agrémentent quelques titres dont « Hangin’ on a string » qui est un hit dance fondant appuyé par une boite à rythme de type Roland TR-707 ; simple mais efficace. « a new horizon » d’inspiration smooth jazz est relevé par le solo sax pertinent de Bobby Malach, « golden years » est une reprise de David Bowie… Il se dégage des ballades : « so where are you », « the sweetest pain » (reprise de Dexter Wansel) et « you can stop the rain » une atmosphère envoutante et mystérieuse aidée par un nappage de claviers et de cordes qui vous plongent dans un état contemplatif. « so where are are you? » a une âme. Album sublime ou saoûlant selon votre karma.

Face 1 Face 2
stay a little while, child who are you
be thankful (mama’s song) i can’t wait
slow down nights of pleasure
oh, you make me feel let’s get back to love
just a minute rainbow / take a train

Mon avis : Après une année 85 très active musicalement, liée à l’enregistrement, la promotion de « so where are you ? », Jane Eugène, Carl McIntosh et Steve Nichol se sont retirés dans le désert marocain à Zagora pour certainement se ressourcer mais aussi pour trouver de l’inspiration pour le prochain LOOSE ENDS. Ce sera « zagora » à la fois le titre de leur nouvel album mais aussi ce lieu magique et presque irréel qui sert de décor pour la pochette, mais aussi de lieu de contemplations si fertile pour l’écriture de titres soul. Sur le fond, c’est réussi, car “stay a little while,child”, “be thankful (mama’s song)”, “I can’t wait” , “nights of pleasure” évoquent parfaitement ces espaces par des fonds sonores à la fois empruntés au folklore local, des nappes de synthétiseurs envoutantes et la voix de Jane qui plane comme une prêtresse du désert… Tout cela aurait pu faire de « zagora » un immense album, si la collection de titres n’avaient pas renfermé des titres aussi insipides que « just a minute », « who are you » qui méritent juste la place de titre 2nd de singles. Le 2ème bémol est le manque de dynamique du vinyle que seul une chaîne Hifi haut de gamme permet de compenser pour faire ressortir toutes les nuances de l’enregistrement. Alors, on s’évade et on se laisse embarquer pour un voyage à chaque fois que l’on met « zagora » sur la platine.

Qu'est devenu LOOSE ENDS?