« La fusion du jazz et du funk était une évidence pour ces artistes pionniers afin qu’ils expriment leurs créativités festive de leur époque sans reniement des exigences de la technique ni même de l’âme jazz qui les envoûte »

Tom Browne

BIO

Tom Browne fait parti de ces jeunes prodiges qui semblent être né avec leur instrument. La passion de Tom pour le jazz, mais surtout son don pour la trompette, ne pouvait que donner le meilleur dans un registre jazz funk fusion. Originaire du Queens à New York, Tom Browne s’est mis à trompette à l’age de 11 ans après qu’il eut commencé des cours de piano. En 1975, il commence une tournée professionnelle avec Weldon Irvine puis Sonny Fortune et Lonnie Smith. Un soir où il joue au Breezing lounge à New York, il est entendu par George Benson, sorti ce soir là avec Earl Klugh. Dave Grusin, alors baron du jazz fusion et récent propriétaire du label GRP, est mis au courant. Il se déplace pour l’écouter. Convaincu par le talent de Tom, il lui propose de signer pour son label. Tom, à l’age de 24 ans, sort en 1979 son premier album pour GRP « browne sugar », un excellent, devenu classique, album de jazz fusion produit par le tandem Dave Grusin et Larry Rosen.

L’année suivante, avec « love approach », Tom reprend le style fusion jazz cool et subtil du premier, mais fait un pas vers la funk avec le titre "funkin’ for Jamaica" qui devient un hit au top 10 britannique et dans les charts soul US.

Les albums suivants ; « yours truly » et « magic », toujours produits par l’ingénieux tandem Grusin/Rozen, confirment l’orientation artistique et commerciale de Tom vers un registre funky plutôt gagnant puisqu’ils sont tout deux disque de d’or. Mais la suite est moins brillante, la production des albums suivants est confiée à des producteurs plus opportunistes que talentueux qui entraînent Tom vers un style éphémère electro-jazz/funk qui sonne toc. Ce qui pouvait paraître judicieux, à une époque révolutionnée par les synthétiseurs et le hip hop de rue c,est mué avec le temps et le recul en erreur artistique. Peut–on le lui reprocher ? Heureusement, Tom a laissé le temps effacer ses mauvais choix et est revenu à son premier amour : le jazz et là il ne risque pas de vieillir.

Discographie vinyle

Face 1 Face 2
Funkin’ for Jamaica (NY) Nocturne
Her silent smile Martha
Forever more Moon rise
Dreams of lovin’ you Weak in the knees

Mon avis : Tom Browne prend une tangente funk radicalement new yorkaise avec le titre phare « funkin’ jamaica » ou en arrière plan raisonne une clameur festive black comme un ode à la joie multiraciale et culturelle. Avec love approach, Tom et en l’occurrence Dave Grusin le producteur veulent fusionner jazz élitiste et black music populaire et branchée dans une inspiration mellow mood romantique. Broadway n’est pas loin et l’esprit de westside story transparaît clairement dans l’écriture mélodique. Les solo jazzy de Tom se dessinent sur un fond de nappes synthé analogiques ; Prophet, Polyphonic… Les claps funk mi tempo et la basse rageuse donne du relief funk sur des mélodies qui évoquent les intrigues théâtrales de l’âge d’or des comédies musicales de Broadway. Et ça fonctionne !

Face 1 Face 2
♪ Let’s dance God bless the child
♠Magic Night wind
I know ♪Thighs high (grip your hips and move)
♫Midnight interlude Making plans

Mon avis : Peut être pas le meilleur album de Tom, mais sans doute le plus réussi dans le registre funk. Tom aborde ce style musical de manière résolu, convaincu et altruiste puisqu’il met en avant ce qui s’apparente à une bande de copains musiciens et audibles dans les chœurs pour un groove funk joyeux et enjoué. Tous les bons ingrédients du funk sont là ; un tempo bien appuyé, une basse rageuse, une guitare rythmique, des claviers édulcorants (dont un excellent OBX), et des cuivres très présents. Quelques solos, pas assez à mon goût, indique que Tom n’a pas perdu de sa superbe, il joue toujours de sa trompette de manière aérienne avec un brin d’improvisation. Quelques passages musicaux nous rappellent que le disco n’est pas loin derrière. Seule concession dans ce tableau, Tom, qui n’a pas oublié ses racines jazz, nous ressert deux titres de jazz fusion où on peut véritablement mesurer son talent ; moi je prends.

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