BIO

DELEGATION était le groupe funk le plus prestigieux en Europe à la fin des années 70 jusqu’au début des années 80. Pour de nombreux passionnées, il demeure comme la référence absolue pour la qualité et le cachet de ses albums. En dépit d’une carrière un peu chaotique, le groupe incarne un savoir faire britannique rarement égalé.

DELEGATION fut fondé en 1975 en Angleterre par Ricky Bailey. Natif de la Jamaïque, celui-ci avait émigré avec ses parents à Birmingham lorsqu’il était enfant. Il y avait même monté un premier groupe : les  five star cadets  pour quelques années. Plus tard, sa rencontre avec Len Conley, Roddy Harris et surtout Ken Gold ; un jeune auteur producteur talentueux et ambitieux (THE REAL THING) aboutit en 1976 à l’enregistrement d’un titre soul « the promise of love »  qui a pas rencontré le succès malgré une bonne critique et de nombreux passages en radio. La deuxième salve sera la bonne puisque le single « where is the love » rentre dans les charts. A la fin de l’année, Roddy Harris est remplacé par Ray Patterson. En 1977, le groupe réitère un single avec une reprise de Ray Parker,Jr « Honey I’m rich ». Ils enregistrent dans la foulée l’album « the promise of love » sous deux éditions : shaddybrook et state records. L’album connaît un démarrage difficile mais reçoit de bonnes critiques. En 1978, « Oh honey » dernier single de l’album se classe 5ème ans les charts U.S. et propulse l’album à 250.000 exemplaires aux USA. En 1979, Bruce Dunbar remplace Len Conley et le groupe signe chez Ariola records.Ce mariage accouche d’un album disco funk d’anthologie  « eau de vie». C’est un succès commercial en Europe qui durera 15 ans après sa sortie ! L’album est largement exploité commercialement jusqu’en 1980 avec de nombreux singles dont le mythique « Darlin’ » et le très club « put a little love on me ». A chaque single la popularité du groupe grandit en Europe.

En 1981, dans la continuité de leur succès, ils réitèrent la recette gagnante avec l’album éponyme « delegation » ("delegation II" pour l'édition US), celui-ci est naturellement orienté plus funky, voir R’nB avec des visées sur le marché US mais il reprend en partie des riffs de guitare rythmique de « eau de vie ». Il distillera encore deux hits « in the night » et « I wantcha back ». Le groupe part en tournée en Europe, en Asie et même en Afrique.

En 1982, sort discrètement uniquement sous le label Ariola « deuces high » avec une équipe réduite puisque Bruce Dumbar est parti. Il renferme du nouveau matériel et est à la hauteur du logo légendaire.

En 1983, Kathie Bryant rejoint le duo pour un nouveau et dernier single avant longtemps « it’s your turn » (CBS). C'est un gros hit en France avec une intro mémorable. La traversé du désert artistique qui a suivi ce groupe jusqu’à l'anecdotique album CD « encore » sorti en 1993 et depuis, à l’exception peut être de where’s the love remix 86, illustre la difficulté pour un groupe aussi prestigieux que instable de rester soudé au top niveau dans une industrie musicale toujours en pleine évolution. Ce qui n’empêche pas les affaires puisque que le catalogue DELEGATION est très largement exploité et réédité avec de multitudes best of en CD et des remixes qui ne remplaceront jamais les albums originaux.

DISCOGRAPHIE

Bon à savoir : Commercialisé dans un premier temps sous deux éditions l’une pour le marché britannique sous le label State Records et l’autre visant le marché américain chez Shadybrook, « the promise of love » se devait de se positionner sur la scène soul US et pop/soul UK. Après le succès du single « Oh Honey » aux USA, seul le pressage américain s’est imposé commercialement pour les pressages successifs en Europe, les titres inédits de l’édition UK (sans doute limité) sont tombés dans l’oubli.

 

Mon avis : Un gros travail d’écriture pour des mélodies et les textes interprétés de manière passionnée presque avec ferveur par le leader vocaliste Ricky Bailey. « Where is the love (we used to know) » est le hit dance/soul incontournable de l’album. « Oh honey » est une ballade mi tempo au son de claviers qui marque les esprits et reste indéfectiblement associé au son  « delegation » . Le caractère soul de l’album est renforcé par l’utilisation d’une orchestration exclusive de cordes et de très retro synthétiseurs type minimoog et prophet 5. « we can make it » est une ballade pop/soul bouleversante de sincérité et quelque part de modernité comme un concentré du meilleur de la soul anglaise de la décennie 70.     

Face 1 Face 2
Heartache n° 9 Darlin’ (I Think about you)
Sho’nuff sold on you You and I
One more step to take Stand up (reach for the sky)
Blue girl Welcome to my world
  Put a little love on me

Mon avis : Le funk à son meilleur niveau. De nombreux hits en puissance « darlin’ », « heartache n°9 », « put a little love on me » sont devenus des hits disco dance qui ont fait danser des générations de « clubbers » branchés. Un album inusable qu’on ne se lasse jamais d’écouter, de manière festif ou avec la nostalgie de la « belle époque ». Cette réalisation fut un coup de maître artistique et commercial, car la production est infaillible ; un noyau rythmique endiablé entraîné par les meilleurs musiciens britanniques du moment autour desquels s’enrobent les cuivres et les cordes comme un nappage succulent. Des mélodies simples et efficaces qui donnent prétexte à des arrangements au top niveau. La formule marche pour tous les morceaux. Un album incontournable et inoubliable.

Face 1 Face 2
What took you so long Dance like Fred Astaire
I figure I’m out of your life No words to say
If you were a song Would you like to start a thang with me
Gonna’ bring the house down Dance-time U.S.A.
Tell her  

Mon avis : Bien que moins connu que les albums précédents, « Deuces high » mérite largement sa place dans le panthéon des albums funk. Il inscrit dans le vinyle l’aboutissement et l’apogée de ce type de funk. Moins rythmé dance  que « eau de vie », « Deuces high » est davantage tourné vers l’esthétique musicale avec des sonorités synthétiques avant-gardistes mise en valeur par des arrangements subtiles. Le piano électrique sonne de manière éclatante, la guitare rythmique fluide et omniprésente comme marque de fabrique, les cuivres et les cordes sont savamment dosés. Enfin, le rythme est soutenu par une programmation de batterie électronique qui sonne très naturelle... Les ballades aux mélodies puissantes, quelquefois émouvantes, nous entraînent sous une pluie de synthétiseurs et un tourbillon d’émotions. Un must du genre. 

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