« Au pays du soleil levant, sous la bannière de la J-pop, City-pop, des passionnés de nouvelles musiques  ont suivi le sillage soul, funk ou de jazz fusion pour promouvoir des artistes habités par l'amour de la belle musique. »

Miki Matsubara

Miki matsubara
miki matsubara

BIO

Miki Matsubara est une icône J-pop ressuscitée grâce aux réseaux sociaux et aux sites de téléchargement ; 100 millions de vues sur Youtube et dans le top Ten des téléchargements. Son tube de 1979 qui lui est toujours associé ; "Mayonaka no Door/Stay with Me” s’est répandu de manière virale et a suscité un engouement, voire une frénésie pour la J-pop.
Pour expliquer ce phénomène, il faut revenir à la source de ce Hit Nippon à l’époque et international aujourd’hui. En 1979, Hayashi Tetsuji, son auteur/compositeur, avait été missionné par le directeur du Label Pony Canyon de composer un titre de pop avec une coloration westcoast pour une nouvelle recrue : Miki Matsubara, 19 ans. “Mayonaka no Door/Stay with Me” fut le premier single de MIKI sorti début novembre 1979. La force de ce titre repose une composition musicale musclée, quoique mélodieuse associée à des paroles accrocheurs en Anglais et en japonais. Bien évidemment, l’interprétation de MIKI dont la diction est plutôt jazzy, la révèle au public comme une artiste prometteuse. Les résultats sont là : 100.000 copies vendus et l’album « Pocket Park » sorti début 1980, qui contient deux autres compositions de Hayashi Tetsuji, confirme le talent d’interprétation de Miki Matsubara et son statut de pop Star de la J-pop. Aujourd’hui encore, ses auteurs et les plus fins analystes de la J-pop s’interrogent sur la qualité de cet album, qui a élevé le kayōkyoku (dénomination de la pop japonaise classique) vers le sommet de la City-pop rivalisant avec les meilleurs albums westcoast US. Il y a eu un avant et un après « Pocket Park » et Miki Matsubara y est pour beaucoup.

A propos qui est Miki Matsubara ? Miki est née le 28 novembre 1959 à Kishiwada, dans la préfecture d’Osaka au japon. Elle y a grandi dans une famille de 4 personnes, son père était administrateur Hospitalier, sa mère chanteuse pour une formation de jazz ; the CRAZY CATS. Miki a appris le piano à l’âge de 3 ans ! Au cours de sa scolarité, par ailleurs exemplaire, Miki était plutôt intéressée par le rock, elle devient active comme membre d’une petite formation comme joueuse de claviers. Bien En 1977, elle part seule à Tokyo pour faire ses débuts comme chanteuse et musicienne professionnelle. Elle fit des « live music venues », c'est-à-dire des petits concerts improvisés pour les clubs du quartier de Roppongi. Remarquée et sélectionnée par le label Pony pour interpréter “Mayonaka no Door/Stay with Me”, qui avait été composée et enregistré pour être interprétée à posteriori, l’effet est tellement bluffant que personne ne l’avait remarqué, tant elle s’est approprié ce titre comme s’il avait été écrit pour elle. La suite appartient à l’histoire ou à la légende, réinterprétée il est vrai avec le recul nostalgique sur la décennie glorieuse de la city-pop. 10 albums originaux, bien que de qualités inégales mais avec une finesse d’interprétation qui témoigne d’une capacité pour MIKI de faire dire à ses chansons et de faire ressentir des choses qui vont bien au-delà de leur sens phrasé même si l’on ne comprend pas le japonais. Une carrière intense mais écourtée par son retrait progressif du devant de la scène j-pop au début de la décennie 90, puis la cessation de toute activité au début 2000. Miki Matsubara s’est éclipsée discrètement en le 7 octobre 2004, une longue maladie l’ayant emportée à l’âge de 44 ans…Aujourd’hui alors que ses albums sont redécouverts et sont réédités en vinyles et en CD pour satisfaire la demande internationale, Miki nous laisse orphelin de son talent et nous oblige quelque part un à réparer le fait de ne pas l’avoir aimé suffisamment de son vivant pour son œuvre autrement que pour un single unique et de multiples photos glamours des magazines. Son œuvre est dans son testament musical. A l’orée de 2020, le retour inattendu du vinyle, le vent doux de la nostalgie et du vintage, le partage numérique sont la conjonction des planètes qui ont permis à Miki Matsubara de renaître et de rechanter pour nous.

DISCOGRAPHIE

miki matsubara - pocket park
Face A Face B
真夜中のドア/ Stay With Me Manhattan wind
it’s so creamy 愛はエネルギー
cryin’ そうして私が
that’s all trouble maker
his woman mind games
  偽りのない日々

Mon avis : D’après les dires de Hayashi Tetsuji, artisan des titres rythmés de « Pocket Park », le cahier des charges était la recherche du groove parfait pour “Mayonaka no Door/Stay with Me” avec un esprit westcoast et une dimension j-pop. C’est chose faite, puisque le titre va même plus loin et parvient à faire la synthèse de tous les courants musicaux alors en vogue en 1979, disco compris. Il est devenu le Hit intemporel viral pour les réseaux sociaux d’aujourd’hui. La réussite artistique de l’album ne repose pas uniquement sur ce hit, "it’s so creamy" , "cryin’" ne sont pas en reste non plus, avec leur esprit soul/disco épique sur un une rythmique fusion jazz. "that’s all"  est la ballade sentimentale sur un air bossa qui réinterprète la tradition kayōkyoku à la lumière de ses musiques venues d’ailleurs. « Pocket Park » propose un panel de musicalités et de savoir faire, sans être l’album parfait, il est témoin de l’immersion des artistes japonais dans le bain de la musique mainstream. Il conserve cependant un enracinement j-pop grâce à une interprétation authentiquement passionnée de Miki pour entretenir le ‘yume' 夢, c'est-à-dire le rêve éveillé.

miki matsubara - myself
Face A Face B
バレリーナ 流星スウィング
三人で踊らない see saw Love
微熱が平熱 5つ数える間に
somewhere ハレーション
カランドリエ myself
  three candles

Mon avis : le recrutement des musiciens de DR STRUT sur cet album est un coup marketing et artistique marquant et audible. Connus pour leur expertise en jazz fusion et leur discrétion, Miki Matsubara demeure au centre du dispositif et assume un tournant jazz vocal, voir stage & scène pour la cuvée 1982, ce qui démontre une fois de plus l’étendue de sa voix mezzo-soprano à flirter avec d’autres répertoires. La précision est toujours présente dans sa diction (en japonais) et son interprétation demeure captivante même sur les titres qui tirent vers la pop kayōkyoku. La musicalité est très maitrisée sans fioritures mais avec un souci d’efficacité et de respect pour la ligne mélodique des compositions écrites, même si le titre "myself"  et l’interlude du dernier les mets sur un pied d'estrade. Le professionnalisme de Dr STRUT a été de s’effacer devant l’artiste pour la servir par un accompagnement soignée, la vertu est dans la sobriété et l’esbroufe dans la surenchère.



miki matsubara - lady bounce
Face A Face B
12月のパリ 恋するセゾン ~ 色恋来い~
魔法じゃないの 逃避行
恋にお招ばれ サングラスはもういらない
モダンに殺気 終わりゆく夏
bon voyage 恋はふたたび旅立つ

Mon avis : Un album  de très haute volée pour Miki avec le gratin des musiciens de sessions locaux ; Minoru Mukaiya, à la production et aux claviers, Akira Jimbo à la batterie de la formation jazz funk CASIOPEA et bien sur à la gratte du visionnaire Makoto Matsushita. Miki puise son inspiration dans ses retranchements pour une interprétation magistrale de titres à coloration funk westcoast, servis par la fine Tech des synthés analogiques de l’époque pour un rendu sonore modérément FM qui n’a pas vieilli. Le résultat est époustouflant de créativité, de sincérité, parfois même de gravité. Miki se révèle enfin comme une artiste lyrique majeure, habitée presque émouvante quand elle est servi par une production musicale à la hauteur. « lady bounce » est livré à ses auditeurs audiophile avec deux niveaux d’écoute ; on peut se focaliser et apprécier l’instrumentation funk punchy sur A1, jazzy et cuivré sur A3, quiet storm sur A4… et faire fi du japonais. On prendre l’album dans sa réalité pour apprécier la performance vocale de Miki sur un répertoire taillée sur mesure pour faire chanter ses émotions arrivées à maturité. Quand, les deux émotions se rejoignent, alors vous avez ouvert votre esprit au meilleur de la city-pop.