CENTRAL LINE était un groupe anglais originaire de Londres actif entre 1978 et 1984. Répertorié dans la catégorie R&B/soul Anglais, leur premier et principal album est devenu avec le temps un classique de funk.
La formation signe en 1979 chez Mercury Records après un remaniement d’effectifs issus d’une formation précédente TFB (Typical Funk Band), celle ayant tourné en concert au coté Roy Ayers, Grover Washington, Fat Larry’s band, et REAL THING. Linton Beckles, Carmelle Hinds, Lipson Francis, et Henri Defoe en sont les membres définitifs lorsqu’ils enregistrent leur premier single "walking into sunshine", un hit club en Angleterre mais surtout aux États Unis où il se classe 5ème dans la catégorie Dance. Suivra un hit mineure "don’t tell me". Un album est enregistré et sort en 1981. Titré « Central Line » pour le marché US ou « breaking point » pour l’Europe et l’international, Il regorge de titres de qualité et leur vaut jusqu’à présent par certains critiques le statut de meilleur groupe du début des années 80. En 1983, sort le second album « choice » un patchwork mal identifié de pop, de variété et de boogie qui ne convaincs personne, les charts non plus puisqu’il peine à maintenir ses singles en queue de classement. L’album renferme pourtant un casting impressionnant de musiciens de session de la scène pop/R&B anglaise. La morale de l’histoire, c’est qu’il ne faut pas se reposer sur le succès d’un album pour promouvoir le suivant. Le meilleur des choix de production musical pour coller aux exigences des charts ne garantie pas un succès commercial. Le marketing de personnel pour faire groupe dans le vent ne peut se substituer au talent individuel de chacun. Les membres de CENTRAL LINE l’ont, il l’ont démontré brillamment, mais la pop est un univers qui échappe bien souvent aux acteurs musicaux issus du R&B. A trop vouloir grand, on finit par perdre l’essentiel ; le funk, celui qui vous a pétrie.

Mon avis : Novateur sur la forme et le fond ; CENTRAL LINE ouvre le bal avec un air festif et chanté avec plein de promesse pour le titre et les suivants. "Walking into sunshine" est calibré pour les clubs et cela s’entend avec un fond de programmation moog bass et une linn drum machine qui clappe dans un environnement de voix arrières festoyantes. "I need your love" reprend le flambeau du groove chantée pour servir le funk de ses meilleurs attributs. Assez radical dans leur expression musical, CENTRAL LINE sait aussi flirter l’instrumental avec "breaking point" où les membres du groupe démontrent qu’ils ne sont pas des figurants mais de véritables musiciens qui s’affairent chacun à des solos de leur instrument de prédilection… "shake it up" remet le paquet et rappelle la griffe funk de leur formation. La face B met un accent R&B qui adoucie le contenu radical de l’album. Un sans faute pour CENTRAL LINE.