Même s’il n’a jamais été l’artiste le plus en vue de la planète funk des belles années, Ray Parker,jr a contribué honorablement comme guitariste de session plutôt adroit et compositeur à l’industrie du disque et ce dès son plus jeune âge à partir de la fin des années 60 avec THE SPINNERS à Détroit d’où il est natif. Il est recruté peu après comme musicien de session pour le label  de Holland-Dozier-Holland :Invictus. Durant les années 70, il exerce aussi ses talents avec Barry White pour Love Unlimited Orchestra et apparaît aussi dans les crédits de nombreux albums pour des artistes ou des groupes aussi variés que Aretha Franklin, The Temptation, Stevie Wonder, David Foster, Tina Turner ou Diana Ross…Il déménage sur la côte Ouest et fonde en 1977 avec Vincent Bohnam, Jerry Knight et  Arnell Carmichael le groupe Raydio. L’album éponyme sorti en 1978 atteint la 8^ème place au BillBoard avec le single « Jack and Jill » L’album suivant « Rock on » place le hit « you can change that » à la neuvième position. Comme beaucoup de formation de cette époque, Raydio modifie son casting pour l’album « two places at the same time» en 1980 ; un album très typé cote Ouest qui met davantage en avant Ray Parker comme musicien interprète, Jerry Knight et Vincent Bohnam partis, Charles Fearing, Larry Tolber et Darren Carmichael complétant la formation. Malheureusement cet album, ni le suivant d’ailleurs n’auront le succès attendu, le groupe peinant à se distinguer du fond musical d’alors, dominé par la pop californienne et la machinerie Solar. Ray Parker quitte RAYDIO, qui est dissout par la même occasion, pour une carrière solo en 1982. Dans un registre plus pop, le succès est sans grande envergure, sauf en 1984, où il signe et interprète le hit international « gostbusters » titre culte extrait de la bande son de la célèbre comédie S.O.S fantômes. Les autres albums solos qui suivent ne feront pas mieux, mais s’il continue allègrement de travailler régulièrement comme musicien de session, c’est ce qu’il a fait d’ailleurs de mieux, mais la nostalgie aidant, Ray Parker est toujours populaire dans le circuit des vétérans.

Mon avis : Sans briller par son originalité et la prouesse de ses arrangements qui empruntent une rythmique funk précise et soignée quelque part entre CHIC, Fat Larry’s Band ou George Duke, l’album demeure d’une écoute agréable et sent bon une époque à jamais révolue. Les deux titres phares et dansants sont « it’s time to party now » et « until the morning comes », efficaces et percutants sans être agressifs, ils déroulent un funk tranquille  qui sonne étrangement familier, la voix monotone mais plaisante de Ray Parker,jr adoucit celle plus rugueuse de Darren. Des accords plaqués au piano électrique (Herbie Hancock) et quelques effets d’OBX et de rétro synthé distillés nous confirment le millésime 1980. Le titre « tonight the night » nous témoigne d’un soin tout particulier à faire de cette ballade appuyé une romance californienne pur jus. Les autres morceaux sont un peu en dessous sans être de mauvaise facture, ils hésitent entre un funk fortement coloré et du R&B commercial.