« La fusion du jazz et du funk était une évidence pour ces artistes pionniers afin qu’ils expriment leurs créativités festive de leur époque sans reniement des exigences de la technique ni même de l’âme jazz qui les envoûte»

BIO

Il est injuste voire erroné de ne pas évoquer l’apport majeur de THE CRUSADERS dans le registre jazz funk, bien que leur carrière se confonde avec les balbutiements du jazz fusion au début des années 1970. Joe Sample aux claviers, Stix Hooper (puis Leon Ndugu Chancler) à la batterie et Wilton Felder à la basse et au saxophone sont des musiciens extraordinaires.

THE CRUSADERS ont marqué d’une pierre blanche le jazz funk à la fin des années 70 et début 80 au sein de leur formation ; noyau de créativités et d’expertises et qui ont chacun de leur coté par une carrière solo ou comme musicien de session apporté beaucoup de crédibilité au jazz funk pour les oreilles les plus mélomanes.Il faut remonter au début des années 60 pour entendre parler de the jazz crusaders au départ composé de Joe Sample, du batteur Stix Hopper, de Wilton Felder, de Wayne Henderson au trombone, ce quatuor qui jouait du jazz « noir ». Rejoint en 1971 par Larry Carlton à la guitare et de Robert Popwell à la basse, le style de the Crusaders se rapproche du jazz fusion par l’incorporation de la dimension électrique dans les instruments basse et guitare. Wayne Henderson quitte le groupe en 1975 pour embrasser une carrière de producteur. Il est suivi en 1978 par Popwell et par Larry Carlton qui démarre une carrière solo de guitariste en jazz fusion. THE CRUSADERS trio connaissent un véritable succès populaire avec le hit « street life » interprété en guest par Randy Crawford et qui pointe dans le top 10 des charts R&B. L’album du même nom est 18ème dans le classement des meilleurs albums pop. En parallèle, Joe Sample, Wilton Felder et même Stix enregistrent des albums solos qui portent toujours la signature du groupe dans la production. En 1981, pour « standing tall » Joe Cocker est invité à chanter deux titres, l’album est enregistré à Nashville en guise de clin d’œil à l’univers blues. En 1983, Stix Hooper est remplacé par Leon Ndugu Chancler. Ce dernier participera à l’enregistrement en 1984 d’un unique album ; « ghetto blaster » avant que son poste ne disparaisse comme membre remplacé par des batteurs de cession. THE CRUSADERS  semble être devenu un sigle de savoir faire. Pour les albums suivants, jusqu’en 1991, seul demeure dorénavant Joe Sample et Wilton Felder… jusqu’au retour de Stix dans les années 2000 pour faire revivre la formation historique ; mythe ou simple opportunité de business, difficile de dénouer quelquefois l’intrigue dans le milieu artistique et même chez les artistes les plus nobles.

Discographie principale

  • Southern Comfort (Blue Thumb 1974)
  • Chain Reaction (Blue Thumb 1975)
  • Those Southern Knights (Blue Studio 1975)
  • Free as the Wind (Blue Thumb 1976)
  • Images ( Blue Thumb 1978)
  • ● ● / ● ● ●
  • The Good And The Bad Times (MCA 1986)
  • Life in the Modern World (MCA 1988)
  • Healing the Wounds (GRP 1991)
crusaders - street life
Face 1 Face 2
Street life Rodeo drive
My lady Carnival of the night
  The hustler
Night faces

Mon avis : « street life » est un hit qui doit hanter encore les piliers de bars de Los Angeles et fait désormais parti du patrimoine musical de la ville au même titre que « got to be real » de Cheryl Lynn. Intemporel, il s’est installé durablement, aussi par sa durée peu commune de 11mn 18s, dans la tête de ceux qui ont été bercé par sa fiévreuse mélodie à cette époque. L’album réveille maintenant une nostalgie festive du son jazz funk des années 70 alors qu’à l’époque il se devait être novateur dans la manière d’associer le groove et le jazz. C’est ce qu’ont compris the crusaders avec « street life » ; ils ont sortie le jazz fusion de son maquis de puriste pour en faire un album simplement joué et accessible ; ancêtre du smooth jazz ? Non, car le fond, intelligemment composé, n’est pas sacrifier sur la forme ; simplement joué sans fantaisies, ni d’effets gadget, « street life » est un tapis rouge déroulé tranquillement pour le jazz de rue populaire comme pour le cinéma de l’âge d’or d’Hollywood.

Face 1 Face 2
Dead end Night ladies
Gotta lotta shakalada Mr cool
New moves Dream street
Zala’e mini (take it easy)  

Mon avis : « ghetto blaster » sacrifie un peu le naturel et la simplicité musicale qui caractérisaient le son Crusaders au profit d’une instrumentation plus funky mais aussi plus racoleuse. Des synthétiseurs qui effacent le Fender Rhodes®, étroitement associé au jeu de Joe Sample dans les précédents albums, et une programmation batterie/Basse qui ne sonnent pas très bien. Ces choix destinés à pulvériser les audiences chez un public plus urbain et moins culturellement orienté vers le jazz se payent par une sonorité qui sonne électrique. Les amateurs ou nostalgiques du son original pourront se contenter de «zala’e mini » et « mr cool » qui font revivre le temps de deux morceaux la patte de the crusaders  dans la façon artisanale de faire du jazz un moment d’easy listening.


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