RUFUS (& Chaka Khan)

RUFUS & chaka khan

BIO

RUFUS & Chaka Khan représente une collaboration complexe mais brillante entre une diva de la R&B et un groupe de musiciens de scène confirmé, dans un concept de formation multiracial pour un public averti et exigeant. Au travers des années 70 et jusqu’au début des années 80, cette association de talents et d’énergies a eu beaucoup d’influences sur la scène musicale avec une signature sonore aisément reconnaissable mêlant la voix phénoménalement puissante de Chaka à un noyau rythmique funk pop, enrichi d’une orchestration très cuivrée. En parallèle, RUFUS et Chaka ont travaillé séparément sur des albums solos dans la continuité et la veine de ceux où ils ont collaboré ensemble.

Chaka Khan, avant d’être la diva à l’éclat inaltérable, fut la jeune femme menue née Yvette Stevens à Chicago. Elle quitte l’école à 16 ans pour rejoindre brièvement deux formations avant de rencontrer Kevin Murphy et André Fisher membre d’un groupe ASK RUFUS qu’elle rejoint en 1971. La formation est rebaptisé RUFUS et sort son premier album « rufus » en 1973. Chaka qui se marie devient officiellement Chaka Khan. En 1974, l’album « rags to rufus » consacre RUFUS et Chaka Khan par un grammy award pour la meilleure performance R&B. En 1975, « RUFUS featuring Chaka Khan » indique clairement le rôle prépondérant de Chaka Khan dont la présence et le charisme sont un atout de poids pour se positionner sur la scène funk naissante. L’album est disque d’or. Il s’ensuit deux autres « ask rufus » et « street player » qui confirme le virage funk amorcé en 1975. L’année suivante Chaka Khan et RUFUS se réunissent à nouveau pour l’album « masterjam » produit par Quincy Jones. Celui-ci l’oriente musicalement avec l'aide de Rod Temperton vers un groove funk bien appuyé sur le noyau rythmique constitué de Tony Maiden à la guitare, Bobby Watson à la basse et un nouveau venu John Robinson ; un batteur puissant et précis. L'année suivante RUFUS enregistre « party till you broke » sans Chaka KhanL’année 1981 est faste pour Chaka Khan ; elle signe un nouvel album solo « what cha gonna do for me » et retrouve les membres de RUFUS pour « camouflage » qui a des accents de « masterjam ». 1983 se présente à la fois comme une année faste et déchirante pour RUFUS qui laisse partir Chaka Khan vers de nouveaux contrats et horizons musicaux non sans nous avoir légué un magnifique double album : « stompin’ at the savoy » qui renferme trois faces enregistrées en performance LIVE et une face avec des titres inédits dont le classique « ain’t nobody ».  RUFUS loue les services de George Duke pour « seal in red » qui demeurera un album mineur et leur dernier ensemble. Les membres de RUFUS sont libérés pour entamer une carrière de musicien de session qui sera très active pour certains, notamment pour John Robinson reconnu pour être le plus grand batteur de la côte Ouest. RUFUS fut la meilleur des écoles.

Discographie

 Rufus et Chaka Khan

  • Rufus (ABC 1973)
  • Rags to rufus (ABC 1974)
  • Refusized (ABC 1974)
  • Rufus featuring Chaka Khan  (ABC 1975)
  • Ask Rufus (ABC 1977)

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Face 1 Face 2
Street player Blue love
Stay Stranger to love
Turn Take time
Best of your heart Destiny
finale Change your ways

Mon avis : « street player » privilégie une approche au feeling pour un groupe soudé et complice dont le jeu créatif et récréatif est un instantanée de savoir faire et de performance. Chaka adoube de sa voix de diva funk et jazzy une musicalité très typé westcoast par de nombreux solos guitare de Tony Maiden et les cuivres de SEAWIND plus en enrobage qu’en dynamique. De temps à autres sur quelques passages ou sur les titres instrumentaux « take time » et « finale », Rufus & Chaka Khan nous laisse entrevoir des aptitudes au jazz fusion, exercice bien plus complexe que la funk ou le R&B.

Un ajout d’une orchestration de cordes repositionne l’album sur le segment soul funk sur l’échelle très relative des catégories musicales sachant que RUFUS et Chaka Khan est un groupe mixte racialement. Mais la Californie est un espace ou les musicalités se fondent plus qu’elles s’entremêlent. Alors, qu’importe RUFUS fait du RUFUS et ne semble pas se soucier de leur positionnement, car seul compte leurs inspirations et nous notre plaisir.  

Face 1 Face 2
Do you love what you feel Live in me
Any love Body heat
Heaven bound I’m dancing for your love
Walk the rockway What am I missing
  masterjam

Mon avis : RUFUS, réputé pour son noyau rythmique précis et vivant, est pris en main par Quincy Jones et son bras droit d’arrangeur Rod Temperton pour plus d’envergure et d’audace dans la ligne mélodique. La qualité d’enregistrement, qui allie rigueur et amplitude, met véritablement en valeur les nuances de voix de Chaka, ainsi que les performances de premier plan de Tony Maiden et de John Robinson. Un fond de cuivres livre une compétition aux cordes pour une tonalité qui oscille sans cesse entre Jazz et soul. En effet, bien qu’entièrement rythmé mécaniquement façon groove, il est difficile de trouver le titre véritablement adapté pour la piste de danse populaire tant les arrangements complexes des titres de l’album exigent attention et l’écoute. Avec un peu de concentration, on peut très bien dandiner sur « body heat » qui renferme tous les ingrédients d’un bon disco même s’il n’en a pas la saveur. On remarque en outre des claviers discrets sauf sur « I’m dancing for your love » titre R&B funky avec une coloration space psychédélique qui rappelle l’univers des Brothers Johnson et sous certains aspects celui de Quincy Jones.

Face 1 Face 2
You got the love Tell me something good
Once you get started Stop on by
Dance wit me Pack’d my bags
Sweet thing I’m a woman (I’m a backbone)
  At midnight (my love will lift you up)
Face 3 Face 4
Ain’t that peculiar Ain’t nobody
Stay One million kisses
What cha’ gonna do with me Try a little understanding
Do you love what you feel Don’t go to strangers

Mon avis : Véritable condensé des catalogues du groupe et de Chaka Khan, ce LIVE brille par les performances des musiciens, véritables athlètes de scène pour un sans faute musicale ou presque. La qualité d’enregistrement est au rendez vous, pas toujours le cas pour un LIVE, afin de nous restituer, intacte comme si vous y étiez, les moindres nuances harmoniques, mais surtout l’ampleur vocale phénoménale de Chaka qui mérite plus que jamais le titre de diva. La prestation rythmique du groupe doit beaucoup aux arrangements des cuivres confié au maître Jerry Hey et au solos de Ernie Watts qui semble être finalement plus à l’aise sur scène que dans les studios. La dernière face enregistrée en studio a la saveur des adieux. Avec force et révérence pour « ain’t nobody », mais aussi avec une certaine nostalgie dans « one million kisses ». Double album de collection pour un groupe mythique de vrais musiciens, mais surtout de grands passionnés.

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