Qui se souvient de Phil Fearon & Galaxy, alias Julie Gore, Dorothy et Claudio Galdes, Lenny Fearon ? Pas grand monde, si ce n’est que ces désormais anonymes ont hissé quelques hits dans les charts britanniques et les hits parades européens au cours de la décennie 1980. A la faveur de l’ouverture de la R&B vers la pop.Phil Fearon & Galaxy ont profité de cette aubaine pour produire de nombreux singles et deux albums pour égayer la variété musicale de cette époque avec un son dans l’air du temps du métissage des cultures discographiques. Dès 1981, Phil Fearon a initié cette aventure avec le single "pay up" au sein d’une formation PROTON PLUS chez un minuscule label Champagne Records. En 1982, , il attire l’attention d’une radio Londonienne, qui l’oriente vers le label Ensign Records. Sur son nom, il signe "head over hill" ; un single au succès mineur puis en formation avec GALAXY (dont il a recruté les membres), « dancin’ tight » qui se classe 4ème dans les charts UK. Les autres hits qui suivent "wait until tonight", mais surtout "what do I do ?" en 1983 et "everybodies laughing" en 1984 confirmeront Phil Fearon au centre de la Galaxy avec des hits largement diffusés en radio sous forme édités ou en club sous forme remixés ou allongés. Un album sort à l’été 1984, qui reprend nombre des succès précédents et y incorpore de nouveaux titres, notamment des ballades. L’album se classe 8ème dans les charts des albums vendus et la promotion du groupe est assurée dans de nombreuses émissions de variété. En 1985, Phil Fearon & GALAXY réitère avec un nouvel album « this kind of love », mais la stratégie de l’album avant les singles ne paye pas, puisque ni l’album, ni les singles qui en sont issus ne trouveront leur public. Il faut attendre 1986, pour que Phil Fearon sans Galaxy renoue avec le succès avec le single "I can’t prove it". Ce sursaut ne dura pas, puisqu’après deux autres singles qui ont manqué la cible des charts, les projecteurs se sont définitivement éteints pour Phil Fearon et avant lui pour les membres de Galaxy qui ont définitivement quitté l’industrie. Phil Fearon s’est un temps repositionné dans la production musicale house et a continué à faire prospérer ses affaires en gérant ses royalties au grès de quelques compilations de ses anciens succès que seul une poignée de romantiques quinquas doivent acheter.

Mon avis : Autant dire qu’il ne faut pas attendre d’être ébloui par une production de variété de 1983/84, tout a vieilli, le son, le ton, les voix, les arrangements… et les sons de synthé qui sonnent jouet risque de décevoir si on écoute avec l’exigence d’une oreille mature, encore plus si vous êtes audiophile. Seul, la nostalgie peut vous faire esquisser un sourire complice ou coupable pour avoir aimé une production aussi peu ambitieuse dont le seul projet artistique était de vous faire danser ou chantonner bêtement sur des compositions mièvres même si festives et bon enfant. Pour être honnête, il faut dire que le format de titres initialement instrumentalisés en longue version pour les maxi single et édités pour les faire tenir sur un album ne révèle pas forcement la qualité dynamique de ces premiers. Phil Fearon réussit davantage sur les titres inédits ; doux, langoureux et mieux adapté au format album. Le seul intérêt de l’album réside d’avoir sur une seule galette autant de titres (au moins 1) qui évoqueront souvenirs et nostalgie à vos invités qui les écoutent, à défaut de posséder les maxi 45 tr, qui eux restent moins courants et surtout plus onéreux à collectionner en occasion.