BIO

REAL THING est le groupe qui incarne le mieux le courant R&B/soul de la scène pop Britannique à la fin des années 70 jusqu’au début 80. Il faut remonter à 1972 pour retrouver les germes de REAL THING au départ un trio d’artistes de scènes ; Chris Amoo, Dave Smith et Ray Lake et leurs catalogue de classiques R&B américains. Leur premier titre « Stone cold love affair » (Pye, 1975) est écrit par Chris Amoo et son frère Eddie.Eddie Amoo, qui appartenait depuis les années 60 au groupe The chants finit par rejoindre Real thing, attiré par les performances LIVE du groupe de son frère. La rencontre avec Ken Gold en 1976 va être le déclenchement de leur succès. Ken Gold était à cette époque de nationalité américaine et avait déjà composé pour Aretha Franklin et Eugène Records. Approché par Tony Hall ; manager de real thing, Ken compose pour le groupe le titre qui sera leur plus grand hit : « you to me are every thing » ; n° 1 dans les charts UK et premier succès pour Ken Gold en tant que producteur. La même année, il signe « can’t get by without you » qui atteint la deuxième place du billboard Anglais. Ces deux titres à la saveur funky/soul tranchent avec le registre groove/pop que le groupe s’efforce de cultiver pour se positionner comme un groupe LIVE crédible. L’album « real thing » qui sort à la fin de l’année 1976 est un compromis entre ces deux courants musicaux de la scène britannique. En 1977, le groupe renoue avec ses racines avec « four from Eight » en référence avec Liverpool Eight le quartier où ils ont vécu. L’album porte les couleurs de la soul sociale identitaire d’un groupe issu d’un quartier populaire et l’expression musicale y est un plus dure, loin des mélodies plus soft et édulcorées de l’album précédent.

En 1978 REAL THING enregistre « step into our world » un véritable bijou musical et une des plus belles productions de Ken Gold. Le groupe renoue avec l’association qui a fait son succès dans un compromis artistique entre un groove funk rude et une écriture soul plus mélodieuse. « can you feel the force » et « whenever you want my love » se positionnent honorablement dans les charts britanniques. Pour entretenir son succès l’album ressort en 1979 sous le titre « can you feel the force ». A la fin 79, leur 4ème album « saint or sinner » n’obtient pas le succès des précédent en dépit de nombreux titres bien trempés dont « boogie down » (n°33 dans les charts).

En 1980, le groupe collabore avec le duo Mtume/Lucas pour le titre disco groove « she’s a groovy freak » et reprend un classique soul de Johnny Bristol « love takes tears ». Il y aura par la suite quelques singles distillés de temps à autre jusqu’en 1987 mais sans grand succès. Par la suite, des albums best of ou des compilations de leurs succès se vendent toujours très bien. A présent, REAL THING surf sur la vague vintage et se donne en concerts publiques pour leurs fans et leurs descendants.

DISCOGRAPHIE PRINCIPALE

real thing - Chris & Eddie Amoo

Mon avis : l’album « real thing » pose les jalons du son REAL THING et plus généralement de la soul funk anglaise, à l’écart du disco, anticipant son évolution pour la fin 70. Il est un évènement en soi, car il est le 1er album alors que le groupe est actif depuis 1972 ! Une pléthore de musiciens pour une production généreuse en contenu et ambitieuse en instrumentation ont été conviés. Cerise sur le gâteau, le duo Ken Gold / Micky Denne qui contribue à l’écriture et la production de deux titres ; “you to me are everything”  et “can’t get by without you” apporte un cachet de hits solides qui seront des succès dans les charts et le billboard anglais de 1976. Les titres composés par Chris et Eddie Amoo, sont d’inspiration soul anglaise par essence, ce qui fait l’attrait de cet album d’être authentiquement du cru de Liverpool à l’écart d’une standardisation pour le marché américain. Enfin la voix de Chris Amoo est reconnaissable entre tous, car légèrement éraillée tout en restant dans le ton des grands interprètes de son époque.  "The british soul" is living here and « "the brit funk”  was born here.

Mon avis : Véritable bijou, cet album est un condensé de savoir faire des meilleurs musiciens britanniques de l’époque.Bien qu’il soit référencé soul, l’album renferme des grooves très efficaces dont le fameux hit « can you feel the force » à se rouler par terre…et (we gotta take to) the second stage un opus haletant et entrainant dans la pure tradition britannique. Il existe une osmose entre la tendance groove rude et sèche des musiciens du groupe et les arrangements plus mélodieux de Lynton Naiff qui, aux claviers, arrose de quelques effets de Rhodes et de synthétiseurs donnant à l’ensemble une coloration vintage captivant l’attention. L’album est supervisé par Ken Gold (Delegation) qui s’est certainement très impliqué, tant au niveau du management que de la production artistique. Difficile de trouver une faille, tous les titres sont excellents et se complètent harmonieusement alors qu’il n’y a aucunes ballades dans l’album ! Comme l’indique très justement le titre de l’album, REAL THING nous propose de partager leur imaginaire sublimé musicalement avec virtuosité pour un son désormais résolu mais authentique.