Plus connu pour ses collaborations comme producteur/arrangeur d’artistes de la scène funk de la côte Est comme Evelyn King, Melba Moore, Kenny G, HIGH FASHION et plus tard des vedettes à la carrure internationale comme Whitney Houston, George Benson, Dionne Warwick,  Kashif s’est aussi illustré dans des albums solo. 

Kashif, né Michael Jones à Brooklin en 1959, n’a jamais réellement connu ses parents. Son premier instrument sera une flûte à trois dollars. A 15 ans, il rejoint la formation soul/funk BT express où il fourbit ses premières armes comme joueur de claviers et arrangeur. Il quitte le groupe pour embrasser la carrière de producteur. Il s’associe avec Paul Laurence Jones et Morrie Brown. Pour l’enregistrement de son album « kashif » en 1983, il est l’un des premiers à utiliser le synclavier Fairlight® ; un prototype d’échantillonneur-séquenceur digital dans un partenariat privilégié avec le constructeur NEDco. Son utilisation a littéralement bouleversé la manière de travailler sur les claviers. Les nombreux hits de l’album dont « stone love », « help yourself to my love » et le titre nominé aux grammy « the mood » lui confèrent la réputation de music maker à la sonorité particulière.La même année, il écrit et coproduit le hit de George Benson « inside love » et donne une impulsion à la carrière de Kenny G (saxophoniste) avec l’album « G force». En 1984, son deuxième album solo « send me your love » au contenu groove expérimentale est nominé deux fois au Grammy Awards. Mais c’est surtout avec le premier album de Whitney Houston qu’il consolide sa réputation de producteur de niveau variété internationale. Son troisième album « condition of the heart » annonce un virage artistique vers une sonorité FM avec de nombreuses ballades romantiques typées côte ouest. Il écrit et chante en duo avec Dionne Warwick le hit « reservation for two », qui sera aussi présent sur son 4ème album « love changes ». Pour modérer l’enthousiasme de certaines bio, il faut aussi dire que la carrière de Kashif, sur le plan artistique, va en déclinant sur cette deuxième moitié de la décennie ; ses compositions ne sont plus aussi lumineuses qu’à ses débuts. Peu à peu les titres qu’il signe prennent la forme de ballades sirupeuses et déliquescentes…Aujourd’hui encore, l’influence de Kashif perdure … comme auteur à succès avec un livre vérité sur les manœuvres de l’industrie du disque et comme éditeur de logiciels à destination de nouveaux artistes qui se lance dans la musique.

Mon avis : Autant prévenir que l’intérêt de l’album ne réside pas dans la voix, nasale, de Kashif. Heureusement de jolies voix de chœur donnent un peu de chaleur à l’interprétation. En fait, l’album brille plus par l’audace des arrangements, ainsi que la sonorité résolument funk de l'album. L’utilisation du synclavier (premier synthétiseur numérique) est révolutionnaire pour l’époque comme moyen de synthèse sonore polyphonique et Kashif sait y faire. Mais l’astuce de l’artiste est d’avoir mis cette technique innovante au service d’un rendu musicale d’où il se dégage une atmosphère particulière qui émane de la sonorité même de l’album; un mélange de technique et d'artisanat. La mélodie n’est pas oubliée, elle est au détour d’un refrain, un accord…Tout cela sonne terriblement New-yorkais dans la chaleur moite d’un été 1983…